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Bois : l’UE veut interdire l’exploitation de l’Okoume

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L’UE a commencé à préparer la 20e session de la conférence des parties à la convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES), qui devrait se tenir en Ouzbékistan (Samarkand)les 24 novembre et 5 décembre 2025.

Le groupe d’examen scientifique (SRG), qui réunit les autorités scientifiques de tous les États
membres de l’Union européenne (UE), examine actuellement l’état de conservation de plusieurs espèces qui ne figurent pas actuellement aux annexes de la CITES et qui sont présentes dans le commerce international, en vue de recueillir davantage de données et
d’examiner si ces espèces pourraient éventuellement bénéficier de mesures au titre de la CITES.

À cet égard, le SRG envisage l’inscription éventuelle à l’annexe II de l’ Okoumé), originaire du Gabon, de Guinée équatoriale, du sud ouest du Congo et du sud du Cameroun.

L’espèce a été classée comme vulnérable dans une évaluation de la liste rouge de l’UICN réalisée en 1998 sur la base d’un commerce commercial important en provenance du Gabon; bien que cette évaluation soit annotée comme une «mise à jour des besoins», une nouvelle évaluation de l’UICN est actuellement en cours.

Le commerce international de cette
espèce reste élevé: l’Okoumé est l’espèce de bois commerciale la plus exploitée en Afrique centrale, avec une production de grumes dans la région estimée à plus de 1,7 millions de mètres3 par an.

L’espèce est utilisée pour les placages, le bois scié, le contreplaqué et les produits finis en bois. Bien que les informations sur l’état de conservation de l’espèce soient rares, il est à craindre que des décennies d’exploitation sélective d’arbres de haute qualité aient pu avoir une incidence sur cette espèce.

L’UE surveille les importations de A. klaineana ( Okoumé)dans l’Union européenne depuis 19/01/22. Les
importations directes de cette espèce au cours de la période 2022-2023 se composaient principalement de bois scié de 97 754 kg et 3 m3 , ainsi que de placage de 365 897 m149 095 et 2 m 7661 953 et de 353 300 kg de produits du bois, comme indiqué par l’UE. Une majorité du
commerce a été importée du Gabon (plus de 90 % du bois scié, du placage et des produits en
bois).

Des volumes commerciaux inférieurs ont été importés du Cameroun (23 424 kg et
49,5 m 3 debois scié), du Congo (6 611 m3 placage et 2 862 m 3du bois scié) et de Guinée
équatoriale (5 196 m3 bois scié) sur la période de deux ans.

En effet, au Gabon, l’Okoumé représente 70 % de l’économie forestière et constitue un pilier stratégique pour le secteur bois. Une inscription à l’Annexe II de la CITES imposerait des restrictions commerciales insoutenables et susceptibles de compromettre les exportations gabonaises, principalement destinées à l’Union Européenne. Les conséquences seraient donc désastreuses. On peut évoquer une baisse des revenus publics, le ralentissement de l’industrie forestière, la perte d’emplois et un impact conséquent sur les communautés locales vivant de l’exploitation de cette ressource.

Mais au-delà des raisons environnementales avancées, on peut sans risque de se tromper, y voir une stratégie économique de la part de l’UE pour renforcer son contrôle sur les marchés mondiaux du bois. Une régulation accrue de cette essence stratégique, pourrait favoriser des produits alternatifs, notamment européens, ou limiter l’accès des pays africains à des débouchés internationaux. Cette proposition est également perçue comme une tentative d’imposer des normes sans consultation adéquate des États concernés

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