La souffrance infligée au onze gabonais et à la délégation du pays le 15 novembre 2020 à l’aéroport de Banjul ne doit pas rester sans conséquences. Les images des internationaux gabonais couchés au sol ont fait le tour du monde, provoquant l’indignation de la communauté footballistique internationale.
Au lendemain de ces incidents malheureux qui n’honorent pas le football africain, la Confédération africaine de football (CAF) a annoncé l’ouverture d’une enquête : « Le Secrétaire général de la CAF a clairement déploré cette situation malheureuse avant d’informer les deux parties de sa décision de saisir les instances disciplinaires en vue d’examiner les causes de cet incident, d’en établir les responsabilités et d’appliquer les sanctions conséquentes,» indique un communiqué de l’instance faitière du football africain.
L’ANFPG saisit les instances internationales
En attendant la suite que donnera la CAF à la maltraitance des Panthères, l’association nationale des footballeurs professionnels du Gabon (ANFPG), par le biais d’un communiqué vient à son tour de monter au créneau pour dénoncer les incidents « désastreux et d’un autre âge » qui se sont déroulés en Gambie avant le match de la quatrième journée des éliminatoires de la CAN 2022. Des incidents qui « ont porté atteinte à l’intégrité physique et psychologique des joueurs gabonais. »
Le communiqué de l’ANFPG parle d’un « traitement qui ne cadre ni avec les standards d’organisation des matchs internationaux, ni avec le principe du Fair-play prôné par la FIFA. »
L’ANFPG dit avoir entamé des démarches particulières auprès de la FIFPRO, de la CAF et de la FIFA, afin de marquer son indignation. « Ces démarches visent notamment à établir les responsabilités des personnes à l’origine de cette situation et surtout à prendre des mesures pour sanctionner ces indélicats », explique le communiqué de l’association nationale des footballeurs professionnels du Gabon.
Les autorités gambiennes ont violé leurs propres lois
Arrivés à l’aéroport de Banjul (Gambie) le 15 novembre 2020, un peu avant minuit, c’est à 6 heures du matin que les joueurs et la délégation gabonaise ont pu récupérer leurs passeports, pour se rendre à l’hôtel, après l’intervention du Ministre gabonais des Sports Franck Nguema, qui a mis de côté sa veste de membre du gouvernement, pour se muer en coursier de service pour libérer les Panthères, qui devraient affronter la sélection gambienne quelques heures seulement plus tard dans l’après-midi, rappelle-t-on.
Malgré la présentation des tests Covid-19 réalisés il à moins de 24 heures à Franceville, les éléments de la police de l’air gambienne ont voulu imposer illégalement de nouveaux tests aux joueurs et officiels gabonais. Ce que les Panthères ont refusé sentant un piège (Une manipulation des tests dans le but d’éliminer certains joueurs).
Selon un document des autorités gambiennes à notre possession, dans le cadre de l’assouplissement des restrictions de voyage et d’ouverture des lieux non essentiels qui étaient fermés pendant la période de confinement, « la quarantaine obligatoire de deux semaines n’est plus nécessaire. En revanche, les voyageurs à destination de la Gambie doivent présenter des preuves de résultats négatifs au test PCR effectué au plus tard 72 heures avant leur arrivée, et l’isolement n’est plus tenable, sauf si le passager est COVID-19 positif. »
Deux poids deux mesures
C’est dans le strict respect de ces nouvelles dispositions que le Ministre gabonais des Sports Franck Nguema est entré en territoire gambien le 15 novembre 2020 à 20 heures, après la présentation d’un test PCR négatif de moins de 72 heures. Pourquoi la police de l’air gambienne a-t-elle voulu imposer de nouveaux tests aux internationaux gabonais en violation flagrante des lois du pays ? Nul besoin de sortir de l’université de Harvard pour comprendre qu’il s’agissait d’un coup monté, afin d’affaiblir physiquement et moralement Pierre Emerick Aubameyang et ses coéquipiers. La Gambie n’est pas à son premier forfait. Le Sénégal et le Benin ont subi également ses affres. La CAF et la FIFA doivent sévir, afin de débarrasser le football africain des pratiques surannées.