Le gouvernement gabonais et le Programme mondial pour la vie sauvage (Global Wildlife Program, GWP) de la Banque mondiale réunissent du 3 au 7 avril 2017 plus de 60 participants au Parc national de la Lopé, dans le centre du Gabon, afin d’explorer des stratégies et des innovations visant à réduire les conflits humains-espèces sauvages. Cette problématique complexe menace sérieusement la survie de nombreuses espèces en danger ainsi que la sécurité et la durabilité des moyens de subsistance des communautés en Afrique et en Asie.
La conférence présentera une vue d’ensemble des causes profondes et des moteurs ayant entraîné l’augmentation des conflits humains-espèces sauvages. Elle analysera aussi des approches et des techniques susceptibles d’inciter les communautés à promouvoir cette coexistence afin que les populations et les espèces sauvages puissent prospérer ensemble.
Des experts renommés de la conservation, des représentants gouvernementaux de plus de 15 pays et des représentants d’organisations partenaires du GWP et d’ONG internationales participeront à cette conférence, qui comprendra une visite de terrain pour explorer les approches d’atténuation des conflits adoptées à La Lopé. Une cérémonie de clôture se tiendra à Libreville sous la présidence du Pr Lee White, directeur de l’Agence nationale des parcs nationaux (ANPN).
Doté d’un budget de 131 millions USD et financé par le Fonds pour l’environnement mondial (FEM), le GWP est un partenariat mondial pour la préservation de la flore et de la faune sauvages, la prévention de la criminalité associée et le développement durable. Il comprend 19 projets nationaux dans toute l’Afrique et l’Asie, dont l’objectif est de réduire le braconnage, le trafic illégal d’espèces sauvages et la demande de produits dérivés d’espèces sauvages. Le Projet de gestion des conflits humains-éléphants de 9,05 millions USD sera lancé au cours de la conférence et comprendra la mise en œuvre de stratégies et de solutions soutenant une gestion intégrée des paysages et l’atténuation des conflits dans le sud du Gabon. Ces mesures sont primordiales pour l’avenir des éléphants des forêts d’Afrique centrale et pour dynamiser l’économie rurale du Gabon.
« Il ne pouvait y avoir de meilleur choix que le Gabon pour accueillir cette conférence importante, ses forêts couvrant 88% du pays et étant les derniers refuges des éléphants de forêt, qui disparaissent au rythme alarmant d’environ 9% par an à cause du braconnage. Face aux menaces constantes des braconniers, les éléphants migrent vers le sud et entrent en conflit avec les communautés villageoises », explique Claudia Sobrevila, responsable de programme du GWP. « Nous espérons que cette conférence fournira aux acteurs gabonais et autres partenaires nationaux de nouveaux outils et de bonnes pratiques à appliquer immédiatement à leur programme. »
Face à une concurrence croissante pour les ressources naturelles, l’évolution des paysages forestiers engendre une dégradation et une fragmentation de l’habitat qui mettent en grand péril des espèces sauvages telles que les éléphants, les lions et les primates. Le GWP et le gouvernement gabonais reconnaissent l’importance de la vie sauvage en tant qu’atout et option concurrentielle pour l’utilisation des terres. La conférence contribuera à développer des solutions qui aideront les gouvernements à adopter une approche proactive de la coexistence entre les hommes et les espèces sauvages.
Source : Banque Mondiale