Vendredi et samedi, plus de 300 journalistes issues des 54 pays d’Afrique sont réunies à Casablanca, à l’occasion de la troisième édition des Panafricaines.
Placée sous le thème «Urgence climatique – les médias africains, acteurs du changement», la rencontre s’articule autour des questions environnementales saillantes du continent, informe le site yabiladi.com.
Ainsi, cette édition s’est ouverte sur un débat avec un panel de spécialistes des questions rattachées à l’environnement en Afrique, afin de donner une vision large des actions menées par les gouvernements ou les associations de différentes régions du continents. Différentes initiatives pour s’adapter aux changements climatiques ont été abordées, notamment à travers l’expérience, l’action et l’engagement du spécialiste sénégalais Arona Diedhiou, directeur de recherche à l’Institut de recherche pour le développement auprès de l’Université Joseph Fournier de Grenoble.
Directrice exécutive de l’association Nipe Fagio en Tanzanie, la militante brésilienne Ana Lê Moraes Rocha a présenté le modèle proposé par son ONG pour une gestion écologique des déchets. Pour sa part, le chercheur égyptien Saber Fayez Hendawy a exposé l’initiative locale SEKEM, qui prône une agriculture biodynamique dans les zones désertiques. Quant au secrétaire général du département de l’Environnement auprès du ministère marocain de l’Energie, des mines et du développement durable, Mohamed Benyahia est revenu sur le projet Yes Green Maroc, pour l’emploi dans le domaine de l’économie verte, particulièrement dans les zones reculées du pays.
Des ateliers préparant le plaidoyer des journalistes
Cette séance de débat et d’échanges avec les femmes journalistes a donné le ton des travaux tenus à huis clos, dans l’après-midi, sous forme de sept ateliers. En effet, le premier s’est intéressé aux enjeux de la transition énergétique en Afrique , le second a été consacré à la gestion des ressources hydriques sur le continent, tandis que le troisième a porté sur l’agriculture durable comme modèle économique vert africain.
Les changements climatiques étant intimement liés à la santé des personnes, le quatrième atelier a abordé l’impact de ces derniers, tandis que le cinquième a questionné l’urbanisation au temps de la sensibilisation sur le développement durable.
Quant au sixième atelier, il s’est intéressé à la gestion des déchets comme moyen de lutte contre les changements climatiques. Le septième a, pour sa part, mis en avant le rôle des médias dans l’information sur ces changements et la question de l’adaptation face aux mutations que connaît le climat à travers le monde. Ces thématiques étant intimement liées les unes aux autres, leur traitement en ateliers permettra à chaque groupe de journalistes Panafricaines de constituer un plaidoyer sur l’importance du traitement médiatique de ces questions, tout en proposant une feuille de route à cet effet.
Co-fondatrice du Mouvement terre et humanisme au Maroc, aux côtés de l’agro-écologiste français Pierre Rabhi, Fettouma Djerrari Benabdenbi a animé le troisième atelier dans le cadre de ces travaux. Pour elle, celui-ci revêt un caractère transversal, puisque la thématique qu’il traite reste centrale dans le développement de l’Afrique. Et pour cause, la chercheuse souligne auprès de Yabiladi que «25% des terres fertiles à travers le monde se trouvent sur notre continent et représentent une richesse à tous les niveaux : environnement, économique, social et agricole».