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Le ROSCEVAC recommande de la transparence à l’ANPN

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Au terme de la deuxième session du comité de suivi national (CDSN) du programme régional d’appui pour la préservation de la biodiversité et des écosystèmes fragiles en Afrique centrale – phase vi (Ecofac 6), tenue à Libreville, 18 mars 2021, le Réseau des organisations de la société civile pour l’économie verte en Afrique central (ROSCEVAC), a entre autre recommandé plus de transparence à l’ANPN dans la gestion de ses projets.

Communiqué :

Le Président du ROSCEVAC remercie le Président de la Commission de la CEEAC, ordonnateur régional de ce programme ECOFAC 6, pour avoir invité la société civile à cette importante réunion d’étape.

Ces remerciements s’adressent également à :

  • Madame l’Ambassadrice, Chef de Délégation de L‘Union Européenne au Gabon, Sao Tomé-et-Principe et la CEEAC ;
  • Madame le Ministre de l’Économie et de la Relance, Ordonnateur National du FED ; et
  • Monsieur le Ministre des eaux, des forets, de la mer, de l’environnement, charge du plan climat et du plan d’affectation des terres ;

qui, tous, contribuent de façon active au maintiens de la qualité de la coopération dans le domaine de l’environnement en Afrique centrale et particulièrement au Gabon.

Les travaux, très enrichissants et très instructifs, ont porté sur deux points centraux :

  • Le bilan de la réalisation du contrat de subvention par l’Agence Nationale des Parcs Nationaux (ANPN) ;
  • Le bilan de la réalisation du contrat de subvention par Wildlife conservation Sociaty (WCS).

SUR LE BILAN DES ACTIVITES MENEES PAR L’ANPN : La société civile félicite l’ANPN pour la détermination avec laquelle elle a mené ces activités dans un contexte difficile, miné par la pandémie à COVID 19. Nous avons constaté qu’en situation de crise, l’ANPN se replie dans son cœur de métier qui est la conservation de la biodiversité, mettant en veilleuse les activités de développement.

SUR LE BILAN DES ACTIVITES MENEES PAR WCS : La société civile félicite WCS pour avoir mené jusqu’au bout cet important programme de formation des écogardes à l’échelle de la sous-région. Il est temps en effet que les autorités nationales mettent de la visibilité sur la formation et la carrière de cette catégorie de personnel.

POSITION DU ROSCEVAC SUR L’ENSEMBLE DU PROGRAMME

A – CONSTATS :

  1. Le ROSCEVAC constate cependant, pour le déplorer, l’absence d’organisations de la société civile dans la contribution aux activités réalisées pour le bénéfice des parcs. L’ANPN ne peut pas à la fois vouloir l’autonomie des populations et les maintenir dans un tel état de dépendance. La filière « Huile de Moabi», par exemple, est traitée dans une totale opacité, sans aucun acteur indépendant qui puisse garantir la transparence du processus ;
  2. Le ROSCEVAC a été stupéfait d’apprendre que la subvention accordée à l’ANPN a été amputée de 230 millions de Fcfa, montant dû par l’Etat gabonais (tous projets confondus) à l’Union européenne. L’ANPN s’est trouvé en obligation de payer la dette de l’Etat, ce qui a considérablement amputé l’exécution de ses activités sur le terrain. La société civile trouve cette irresponsabilité étatique inconcevable ;
  3. Le ROSCEVAC a relevé la tendance de l’ANPN à travailler seule sur tout le spectre de thématiques relatif à la conservation et au développement durable. Cette boulimie est nuisible au développement d’un environnement multiacteurs autour des aires protégées ;
  4. La société civile déplore le manque de communication de la part de l’ANPN. Cette réunion a permis de découvrir beaucoup d’initiatives qui sont prises et d’activités qui sont menées par l’ANPN, et qui restent inconnues du public et des autres acteurs.

B – RECOMMANDATIONS :

  1. L’implication de la société civile spécialisée est un impératif de transparence dans les processus environnementaux. Nous sollicitons de la CAON qu’elle joue enfin son rôle et rapproche des acteurs de ce processus, qui permettront de mieux aborder les activités de terrain et garantir des résultats durables.
  2. Une plateforme multiacteurs doit être mise en place pour accompagner l’ANPN. D’autant que nous apprenons que l’ANPN, agence publique dont le travail impacte nos vies au quotidien, aborde une mutation sans que ne soient associées les différentes parties prenantes. Passer de « Parcs Nationaux » à « Protection de la Nature » est un défi qui ne concerne plus seulement le gouvernement et l’ANPN. Il implique l’association à la réflexion de tous les acteurs institutionnels et du secteur associatif. Nous espérons que les autorités à la manœuvre sauront prendre la mesure de cette requête, au risque de tomber de nouveau dans les travers auxquels nous avons assisté avec l’actuelle ANPN.
  3. Le ROSCEVAC recommande à la CAON de tout mettre en œuvre, en ouvrant un dialogue avec son ministère de tutelle, pour que l’Etat rembourse à l’ANPN les 230 millions qui lui font défaut actuellement dans la gestion de ce programme. Dans le même temps, la société civile sollicite de la délégation de l’Union européenne, qu’elle facilite dans les meilleurs délais, la libération de la seconde tranche de financement de ce projet, au risque de voir ses acquis sérieusement compromis ;
  4. Le ROSCEVAC recommande à l’ANPN et au WCS de finaliser ce programme ECOFAC 6 dans les meilleurs délais et les meilleures conditions, en exécutant l’ensemble des activités prévues, dans le respect des procédures. L’ANPN doit tout mettre en œuvre pour boucler les exercices précédents, notamment l’exercice 2019 dont le rapportage administratif et financier semble avoir des difficultés à aboutir. Les changements importants intervenus dans la gouvernance du projet et de l’ANPN ont contribué à une importante perte de mémoire dans la dynamique de gestion du projet. Il est important d’y remédier dans l’urgence.

Le ROSCEVAC est disposé à assister les différentes parties institutionnelles dans la mise en œuvre des recommandations ce dessus et se tient à leur disposition à cette fin. Ainsi que l’a rappelé le ministre en charge des forêts, la coopération avec l’Union européenne dans ce secteur est ancienne. Elle a, en bénéfice collatéral, permis de développer une expertise nationale. Cette dernière doit être activement déployée pour accompagner cette coopération, sous la supervision de la CAON.

Enfin, le ROSCEVAC remercie toutes les parties prenantes à cette dynamique de coopération, qui a pour ambition de faire entrer le Gabon dans le développement durable.

Fait à Libreville

Le 19 mars 2021.

Nicaise Moulombi, Msc

Président Exécutif ROSCEVAC.

Vice-président du conseil Économique sociale et Environnementale du Gabon. (CESE).

Coleader collège société civile partenariat pour les forêts du Bassin du Congo (PFBC).

Contact presse : +241 66 24 68 08

Mail : roscevac@yahoo.fr

 

 

 

 

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