À l’horizon 2050, plus de 300 millions de jeunes Africains seront sur le marché du travail. Leur insertion est l’un des plus importants challenges que l’Afrique doit relever. Où en est-on aujourd’hui ?
C’est peu de dire que créer des emplois devra être la principale préoccupation des décideurs politiques et économiques du continent africain à l’horizon des années qui vont nous mener à l’orée de la moitié de ce XXIe siècle. D’aucuns louent la formidable croissance démographique de l’Afrique, mais il y a lieu d’être lucide et de comprendre que ce qui apparaît comme un atout peut se retourner et être une bombe.
L’Union africaine en a pris conscience et l’a inclus dans son agenda 2063 et sur sa feuille de route 2017-2020. En effet, face aux grands chantiers dans lesquels sont engagées les sociétés africaines en termes de transformations urbaines, environnementales, industrielles et technologiques, la carence en matière de formation ainsi que les disparités à l’échelle du continent constituent des facteurs de blocage auxquels il va falloir faire face, et très vite.
En attendant que ce déficit soit comblé, les entreprises font face avec des stratagèmes pour s’en sortir malgré tout. Et la tâche n’est pas simple, ces difficultés sont à tous les niveaux d’autant qu’il leur est particulièrement compliqué d’attirer les meilleurs talents et ensuite de les retenir.
Les talents de la diaspora sont recherchés
Tout d’abord, les expatriés, tels que l’Afrique en a connu au lendemain et depuis les indépendances, du fait du manque de cadres supérieurs locaux, sont en voie de disparition. Et ce pour plusieurs raisons : le coût (salaires élevés, frais de déménagement, prise en charge du loyer, de la scolarité, des primes d’expatriation, etc.) ; les barrières administratives ; l’émergence de cadres africains de très bon niveau ; la croissante mobilité intra-africaine ; etc.
Les cadres de niveau intermédiaire sont très demandés pour la finance, les ressources humaines, les affaires juridiques, les achats, le marketing et la communication, les SI, etc. Cela représente de belles opportunités pour la diaspora africaine bien formée et expérimentée dans les pays occidentaux.
Il faut néanmoins noter que le point de friction récurrent, à savoir la rémunération et le statut d’expatrié tant souhaité par la plupart des candidats au retour, peut compliquer le projet, car les multinationales en quête d’optimisation de leurs coûts pour des raisons évidentes de compétitivité, ne l’entendent pas forcément de cette oreille.
Des secteurs recruteurs à identifier
En termes de secteurs, le BTP, la grande distribution, l’industrie pharmaceutique, pour ne citer que ceux-là, se développent très vite à l’échelle du continent et recrutent massivement.
Les entreprises dans le secteur de la construction recherchent assez régulièrement des profils comme les ingénieurs technico-commerciaux, les ingénieurs qualité, les ingénieurs travaux génie civil ou BTP.
Dans la grande distribution, les responsables de magasins, les food managers sont très demandés. Pour ce qui est des recrutements dans l’industrie pharmaceutique, ils sont plus axés sur des fonctions marketing et commerciales telles que directeur médical, directeur marketing, product manager, key account manager, etc.
L’agrobusiness, et les énergies renouvelables ne sont pas en reste. En effet, les investissements s’accumulent dans ces secteurs qui sont particulièrement pourvoyeurs d’emplois. Le digital est également en plein boom, notamment chez les opérateurs télécoms qui doivent innover sans cesse pour séduire une clientèle de plus en plus avertie et courtisée.
Enfin les secteurs classiques comme les mines, le pétrole le gaz ont connu un net ralentissement ces dernières années, mais compte tenu du niveau de qualification exigé dans ces secteurs, le continent continue de recruter des experts aux quatre coins du monde y compris dans certaines zones d’Afrique.
Avec le Point Afrique