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Nicaise Moulombi :  » Nous avons besoin de 3, voire 4 ans de transition »

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Dans une interview accordée à notre média, le Président de Croissance Saine Environnement, 2e vice président du CESE, Nicaise Moulombi s’est lâché. Le leader de la société civile pense que les questions de survie des populations et la restauration de l’économie sont plus urgentes que la durée de la transition.

« Je respecte l’opinion de ceux qui pensent que la transition doit durer un à deux ans. Mais tout cela est prématuré.

Ne confondons pas la feuille de route que le CTRI a présentée pour une durée de deux ans pour répondre aux six objectifs identifiés dans la charte de la transition mais surtout pour répondre à la demande de la communauté internationale, à la durée de la transition que pourrait proposer le peuple lors du prochain dialogue national. C’est un dialogue qui se veut souverain et inclusif.

Certainement lors de ce dialogue, Nicaise Moulombi, Croissance Saine Environnement ou le Conseil des acteurs non étatiques, qui a déposé ses propositions, se prononceront sur la durée de la transition. Il faudrait peut-être trois ans, peut-être quatre ans de transition. C’est prématuré. Allons-y au dialogue.

Je vais vous prendre un exemple. Le président déchu nous a dit au cours d’un dialogue politique qu’il avait été absent pendant cinq ans. Le président Oligui après le coup de libération et recevant les forces vives de la nation, nous a dit que la signature du Chef de l’État dechu a été falsifiée. Nous avons besoin d’être éclairés..

Quelles sont les conséquences de cette falsification pour les générations future et actuelle ?Conséquences sur les plans économique, environnemental, et social.

Nous respectons la feuille de route du CTRI, ça c’est leur feuille de route à eux. Ce n’est pas la feuille de route des populations. Nous avons des préoccupations plus importantes que la durée de la transition.

Comment pouvez-vous imaginer qu’une route qui a été faite à moins de 10 ans s’effondre à 50% dans l’Ogooué-Ivindo ? Un pont qui s’écroule. Et ça, c’est partout. Que s’est-il passé avec l’argent du contribuable Gabonais? Qui décidait à la place de l’ancien Président de la république ? Allons-y au dialogue pour redéfinir la durée de la transition : 6 mois 2 ans, 3 ou 4 ans. L’urgence reste l’impact de la falsification de la signature du Président déchu. Et lors de cette rencontre, nous saurons ce que pense X, Y, Z. Qu’est-ce que les uns et les autres ont apporté comme problème à ce pays ? Moi, je peux vous donner une photographie des problèmes liés au développement durable, à l’environnement, au cadre de vie de notre pays. J’en suis un expert.

Et je me réjouis aujourd’hui parce que le président du CTRI commence à valoriser les combattants Gabonais. En moins d’un mois, j’ai eu accès à deux moments de paroles avec le Président de la République. En 14 ans, j’ai parlé qu’une fois au pouvoir déchu Et c’était à New-York, lors du sommet Amérique, États-Unis et Afrique.

Et aujourd’hui, nous commençons à nous rendre compte que certaines préoccupations que nous avions posées des années durant
commencent à être portées par la voix du chef de l’État. C’est donc un esprit de reconnaissance, un esprit d’affirmation.Le Président de la république a une connexion avec les citoyens.

Donc, la question de la durée du mandat ne doit pas préoccuper les patriotes, ne doit pas préoccuper les nationalistes. Nous avons connu 54 ans de gabegie, ce n’est pas 51 jours. Ne demandez pas aux gens qui viennent nous libérer de 54 ans de gabegie de faire des miracles en si peu de temps.

Si le CRTI organisait les élections après 6 mois de transition, êtes-vous sûrs que le pays tiendrait debout ? Le Gabon était devenu un souk. C’est chacun qui tirait de son côté. Même dans l’exercice du plus vieux métier au monde, que je ne voudrais pas citer ici, que vous connaissez, les gens font quand même attention. Nous étions allés trop loin dans le désordre dans ce pays. Le Gabon ressemblait déjà à une chambre d’enfants.

Nous nous félicitons du bilan des 100 jours de la transition. Chaque jour nous constatons les dégâts de 54 ans de gabegie. Donc allons-y doucement et assurons-nous que nous mettrons au lendemain du dialogue tous les critères pour que nous ayons une élection juste, très libre et transparente. Mais le problème du Gabon n’est pas que le problème électoral.

Le problème du Gabon va au-delà des scrutins quand on nous dit qu’il y a des compatriotes gabonais qui se sont appropriés un pan de l’économie du pays par des participations illégales. Ceux qui ont profité de leurs fonctions pour torpiller l’économie nationale doivent rembourser. l’État a besoin d’argent pour financer le développement.

Je salue par ailleurs la décision des Chefs d’États de la CEEAC de maintenir le siège de l’institution au Gabon. Ce qui permet notamment de renforcer la cohésion sous-régionale. Les hommes passent, les institutions demeurent. »

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