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Tropicale : du vélo, mais aussi beaucoup de logistique

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Après trois étapes dans la province du Haut-Ogooué, le peloton du Tour du Gabon s’est envolé hier pour le Woleu-Ntem, au nord-est du pays. Un véritable défi logistique pour l’organisation…

Les coureurs de la Tropicale Amissa Bongo ont dû se lever tôt mercredi matin pour prendre le départ de la troisième étape. Tout le monde était à Franceville, lieu où devait être jugée l’arrivée quelques heures plus tard, pour se rendre à Léconi. Ils ont pu admirer à rebours les 98 km du parcours qu’ils allaient parcourir à travers les hauts plateaux, à quelques encablures du Congo-Brazzaville. L’étape a été moins éprouvante que celle de la veille, et c’est un peloton groupé qui s’est présenté sur la ligne d’arrivée pour un nouveau sprint massif. L’Érythréen Biniam Girmay, tout juste 18 ans, s’impose devant l’Algérien Youcef Réguigui et le maillot jaune Niccolo Bonifazio.

Après l’arrivée, l’ensemble de la caravane du Tour du Gabon ne s’est pas attardé à Franceville. Alors que les coureurs et une partie des suiveurs de la course remontaient rapidement dans les bus, direction l’aéroport, les pilotes des véhicules officiels se dirigeaient vers la gare ferroviaire. « Nous embarquons sur le Transgabonais, et nous allons passer la nuit dans le train, explique Tidiani Sylla, l’un des chauffeurs. Nous allons traverser la forêt équatoriale jusqu’à Ndjolé où nous devons arriver vers 8 h 30. Il faudra ensuite parcourir près de 200 km avant de rejoindre Mitzic, lieu du départ de la quatrième étape. »

Une course contre la montre

Un véritable défi logistique pour Benjamin Burlot, le coordinateur général de l’épreuve, qui joue les chefs d’orchestre : « Nous avons un timing très serré. Trois cent quatre-vingts personnes, une centaine de véhicules, onze camions et vingt motos ont embarqué dans un train spécial, qui circule sur une voie unique. » Impossible de prendre du retard ! Idem du côté de l’aéroport, où un véritable pont aérien a été mis en place pour transporter 245 personnes entre le Haut-Ogooué où la Tropicale a passé les trois premiers jours, pour la province de Woleu-Ntem, au nord du Gabon. « Avec l’aide de deux appareils, l’un d’une compagnie privée, l’autre prêté par la Garde nationale, nous avons organisé six rotations, poursuit le Français. La particularité est que nous devons atterrir à Oyem, où l’aéroport ne fonctionne pas la nuit car les pistes ne sont pas éclairées, et qui ne peut pas recevoir de gros porteurs sur sa piste. » Tout le monde devait donc arriver avant 17 h 30 !

Chaque année, les organisateurs essaient de proposer un parcours différent, mais leurs choix sont rapidement limités, et les contraintes énormes, du fait de la topologie du territoire gabonais, recouvert à plus de 80 % par la forêt équatoriale. « Nous devons aussi tenir compte des capacités hôtelières, cela nous oblige à avoir une logistique très lourde, précise Philippe Crépel, en charge de la direction sportive de la course. Nous avons, comme sur le Tour de France, de nombreux transferts. C’est le côté un peu dur de la Tropicale, mais les équipes et les coureurs l’acceptent, ils font des efforts, se lèvent parfois tôt le matin… Nous faisons tout pour les mettre dans les meilleures conditions. » Et les coureurs acceptent cela de bonne grâce. Professionnels comme amateurs, tous vivent le Tour du Gabon comme une aventure en ce début de saison.

Une arrivée inédite en Guinée équatoriale

Les organisateurs leur ont réservé une surprise cette année. Vendredi, pour la 5e étape, le parcours passera par trois pays : départ de Bitam, direction le Cameroun puis la Guinée équatoriale pour arriver à Mongomo, au pied de la cathédrale. Une grande première sur la Tropicale, qui se concrétise après des années de négociations : « Tout s’est concrétisé il y a 8 mois, lorsque les autorités du pays nous ont donné leur accord, avoue Benjamin Burlot. Depuis, nous nous sommes rendus une dizaine de fois dans le pays afin de mettre tout cela en place. »

En effet, la situation est un peu particulière, près de 500 personnes vont traverser les frontières de trois pays sans s’arrêter et sans montrer leur passeport. Il faudra ensuite rapatrier samedi l’ensemble de la caravane sur Libreville, afin de conclure en beauté cette 14e édition du Tour du Gabon. D’ici là, les organisateurs croisent les doigts pour que tout se déroule pour le mieux. « Cela relève parfois du miracle », plaisante Philippe Crépel, mais les coureurs gardent souvent un bon souvenir de l’expérience gabonaise…

Avec le Point Afrique

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