Dans une interview accordée à nos confrères de la chaine panafricaine Stad’Afric TV, l’ex manager et coach des Panthères, Daniel Cousin est revenu sur son expérience à la tête de l’équipe nationale de football du Gabon et ses relations avec les dirigeants du ministère de tutelle et de la Fégafoot.
Notre rédaction vous présente quelques morceaux de cette interview.
Stad’Afric : Comment vous vous sentez en ce moment ?
Daniel Cousin : Je me sens très bien, mais un peu déçu parce que l’équipe de football du Gabon n’est pas qualifiée à la CAN Egypte 2019. Mais c’était fabuleux. J’espère que des expériences comme celle là il y en aura d’autres. J’ai accepté l’offre parce que c’était dans l’urgence, il fallait trouver un sélectionneur pour terminer les éliminatoires.
Stad’Afric : Est-ce que ce n’était pas une mission impossible ?
Les éliminatoires ont très mal commencé, mais c’était réalisable si j’avais eu l’appui des dirigeants. La tâche était compliquée. Pour un projet sportif il faut du temps, il faut que les joueurs et les dirigeants comprennent dans quel sens on veut aller. C’était très délicat, je le savais. Je n’ai pas eu le soutien des dirigeants.
Comment expliquez que le ministère et les fédérations vous nomment sans vous donner les moyens d’aller chercher la qualification ?
C’est incompréhensible. Je voulais m’appuyer sur mon expérience. Ils ( les responsables du ministère et de Fégafoot) n’ont pas trouvé normal que je sois exigeant pour atteindre mes objectifs. Ils ont une vision différente de la mienne. Il faut mettre les vrais personnes autour de l’entraineur au sein du ministre et à la fédération. Au Gabon on se retrouve livré à soi-même, Camacho l’a vécu, Georges Costa encore pire. On n’a pas à affaire dans mon pays aux gens qui connaissent le football. Je voulais avoir du pouvoir pour faire bien mon travail et rendre l’équipe professionnelle. Si les choses ne marchent pas, ce n’est pas le problème d’entraineur au Gabon, mais son entourage. On n’arrive pas à mettre des projets en place. Je crois que la mentalité doit changer. On est resté sur la même organisation amateur.
Pourquoi avoir attendu longtemps avant de taper le poing sur la table ?
J’ai fait confiance à mes dirigeants. Mais comment comprendre qu’on peut mettre en place un sélectionneur sans contrat ? Je voyais autour de moi des gens qui ne veulent pas faire avancer les choses. J’ai dit enfin je suis sélectionneur et il faut respecter votre parole… J’ai fait recours à mon avocat parce que lorsque je parlais, on ne m’écoutait pas. On m’a fait trainer pendant deux ans. Ils ne m’ont fait de cadeaux, je ne leur en ferai pas. Je ne peux plus travailler avec les gens qui sont en poste. Les choses marcheront bien le jour où on mettra en place des personnes professionnelles à la place qu’il faut, des personnes qui connaissent le football. Il y a beaucoup d’amateurisme au Gabon.