PORTRAIT. Devenu l’une des plus grandes stars du foot mondial, l’attaquant des Lions de la Téranga peut offrir au Sénégal la première CAN de son histoire.
« Je suis prêt à échanger une Ligue des champions contre une CAN. Ce serait mon rêve le plus fou » : ces mots de Sadio Mané, prononcés avant le tournoi dans une interview à France Football, résonnent en ce jour de finale bien différemment. Sans doute, le héros des Lions de la Téranga n’aura pas à choisir entre les deux trophées. Mais pour ce faire, il faudra d’abord battre l’Algérie, impériale depuis le début de la CAN 2019, au stade international du Caire, dans un stade acquis à la cause des Fennecs.
De Bambali à Liverpool, le fabuleux parcours de Sadio Mané
Né à Bambali, dans une communauté rurale du sud du Sénégal, c’est dès son plus jeune âge que le petit Sadio attrape le virus du football. Un virus foudroyant qui ne le quittera plus, des terrains de sable de son petit village aux pelouses de Premier League, les plus belles du monde. Une passion naissante que son père, imam du village, ne voyait pas du même œil. Quelques fois, il arrivait même que ce dernier le frappe pour l’en dissuader. Mais à l’âge de 15 ans, c’en est trop. Le jeune Mané en a assez des remontrances de ses proches et décide de fuguer pour tenter de vivre de sa passion. « J’ai fui le village pour aller à Dakar, sans que personne ne le sache. Et une semaine après, alors qu’ils me cherchaient partout, ils ont su que j’étais à la capitale et m’ont alors ramené au village. » L’évasion ne s’était donc pas passée comme prévue. Mais à force de convictions, Sadio Mané convainc les siens de le laisser quitter le village pour rencontrer des formateurs en ville. Et c’est ainsi que la future star internationale est repérée à M’bour, la plus grande ville de football au Sénégal. Malgré son équipement précaire (un short et des chaussures abîmées), Mané raconte avoir séduit les détecteurs par son jeu sur le terrain. Par la suite, Sadio va intégrer l’Association sportive Génération Foot, située à Dakar et antenne du FC Metz qui l’a repéré dans les navétanes (championnats de football organisés pendant l’hivernage entre quartiers). C’est ainsi que commença la formidable histoire d’une future star du football africain.
Sur les traces du Ballon d’or
Devenu l’une des plus grandes stars du football mondial, l’attaquant des Lions de la Téranga s’affiche, en pleine Coupe d’Afrique des nations, comme un prétendant sérieux au Ballon d’or. Vainqueur de la Ligue des champions et vice-champion d’Angleterre avec Liverpool, le co-meilleur buteur de la Premier League – avec son coéquipier Mohamed Salah et Pierre-Emerick Aubameyang (Arsenal, tous 22 buts au compteur) – a le droit de croire en ses chances. Mieux, encore s’il parvient à offrir aux Lions de la Téranga leur premier trophée continental, Mané aura certainement un argument en plus à faire valoir dans la course au Ballon d’or.
À la veille de ce choc entre l’Algérie et le Sénégal, l’attaquant star des Reds a tenu à pousser un « cri du cœur », expliquant : « Ce n’est pas normal de ne pas considérer la CAN comme la Copa America ou l’Euro. C’est vraiment dommage. Avec tout mon respect, il faut que cela cesse, vraiment », a-t-il confié à la BBC. Gagner le Ballon d’or mettrait fin à près d’un quart de siècle d’absence au tableau d’honneur. Depuis George Weah, vainqueur en 1995, aucun Africain ne l’a emporté.
Source : Le Point