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Présidentielle 2025 : la campagne électorale et ses révélations

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C’est lors de la cérémonie de clôture de sa campagne, sur le boulevard Bessieux, que le public a été témoin d’une révélation inattendue : Brice Clotaire Oligui Nguema, président de la Transition et désormais candidat à la présidentielle, aurait été lié depuis longtemps au groupe de rap contestataire « HAY’OE », selon les propos de Dany Maggeintha, l’un de ses membres les plus emblématiques. « C’est lui qui a sponsorisé HAY’OE », s’est écrié le Rappeur, apres avoir fait la surprise au candidat en venant sur scene avant de se prendre fraternellement dans les bras avec le Présidant de la Transition.

Ce lien, jusqu’ici inconnu du grand public, offre un éclairage inédit sur le parcours de celui qui a orchestré le coup de la libération du 30 août 2023. Il révèle surtout que sa rupture avec le système Bongo-PDG n’est pas le fruit des seuls événements post-2023, mais bien le prolongement d’un positionnement idéologique antérieur, discret mais profond.

« HAY’OE », groupe engagé et emblématique de la contestation sociale, s’est fait connaître par des textes puissants, dénonçant les abus du régime Bongo et les dérives du PDG. Leurs morceaux, tels que *Libre Expression* ou *Justice Sociale*, incarnent une génération avide de changement, une jeunesse en quête de dignité, de transparence et d’équité. S’associer à un tel groupe, même dans la discrétion, relevait d’un choix politique fort — surtout pour un officier de l’armée, tenu par la réserve.

Ce geste, aujourd’hui révélé, suggère qu’Oligui Nguema portait déjà, en lui, les germes d’une alternative au système en place. Bien avant qu’il ne devienne le visage de la transition, il semblait déjà en phase avec les aspirations populaires à la rupture. Sa posture publique de neutralité ou de loyauté institutionnelle, avant 2023, pourrait alors être relue comme une stratégie de silence lucide, une attente du moment propice.

Ainsi, la prise du pouvoir, le 30 août, n’apparaît plus comme une simple réaction à une situation de crise, mais comme l’aboutissement logique d’un positionnement construit sur la durée. La révélation du lien ancien avec *HAY’OE* agit ici comme un révélateur : elle confirme que l’homme de la transition était déjà en dissidence, mais dans l’ombre, choisissant ses batailles, construisant ses alliances.

Aujourd’hui, alors qu’il brigue la magistrature suprême, cette ancienne affiliation prend tout son sens. Elle renforce sa crédibilité auprès des jeunes et des forces du changement. Elle souligne une cohérence de fond : celle d’un homme qui, sans bruit, avait déjà tourné le dos à l’ordre ancien, bien avant que l’histoire ne le propulse sur le devant de la scène.

Certes, sa collaboration ponctuelle avec certains membres de l’ancien système peut semer le doute chez certains observateurs. Mais dans une lecture plus stratégique, cette inclusion pourrait s’inscrire dans une volonté de réunir, plutôt que d’exclure — comme le suggère cette formule pleine de sens : « L’enfer, c’est les autres, mais l’enfer, c’est aussi être seul au paradis. » Exclure tous les acteurs du passé pourrait fragiliser la transition ; leur réintégration contrôlée pourrait, au contraire, favoriser une rupture plus efficace et durable.

En somme, cette association discrète, aujourd’hui rendue publique, révèle qu’Oligui Nguema n’a pas attendu d’être Président pour penser la rupture. Il en portait déjà l’esprit, bien avant la libération, et semble désormais décidé à en faire le socle de son projet politique pour le Gabon.

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