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Présidentielle 2023 : Louis Gaston Mayila tire la sonnette d’alarme dans une posture de sentinelle

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Dans un discours posté sur sa Page Facebook, le Président de l’UPNR, et chantre de la réconciliation nationale depuis 4 ans, Louis Gaston Mayila est sorti de son silence. A un an de la Présidentielle gabonaise, le doyen politique tire la sonnette d’alarme, et prend la posture d’une sentinelle.

« Gabonais, Gabonais,

Mes Chers compatriotes,

J’ai décidé aujourd’hui, de me tourner vers vous, pour répondre à une question lancinante, une question que me remontent les militantes et les militants du parti, les compagnons de l’Union Pour la Nouvelle République.

Une question qui me revient des amis et des connaissances :  « Mais que dit Mayila ? ». Il y a quelques années encore, certains se plaisaient à dire, ‘’Mayila a dit’’  et d’aucuns répondaient pour s’interroger : ‘’Mayila a dit quoi encore’’.

La politique n’est pas une science exacte, elle n’énonce pas de lois mathématiques, mais elle dégage des régularités tendancielles. C’est l’observation de ces régularités tendancielles, leur analyse et les leçons qu’on en tire, qui font les politologues.

Dans notre pays, c’est l’observation de ces régularités tendancielles qui amène, le gardien du temple que je suis, à alerter, à tirer une sonnette d’alarme, dès que l’horizon du pays me donne des inquiétudes.

Attention, c’est toujours devant. Et dire attention, vous donne une responsabilité et une utilité sociale. Quand on dit attention il va pleuvoir, on sort les parapluies et les imperméables.

Un pays, c’est comme un homme. Quand il est malade on le soigne, quand il se trompe on lui donne des conseils. Il est permis de se tromper, ais il n’est pas permis de persister dans l’erreur.

Depuis notre indépendance, à l’occasion de chaque consultation électorale majeure, des résultats ont toujours donné des cris et des pleurs, pour ne pas dire des morts. Voici que 2023 nous annonce une consultation électorale majeure. Alors Mayila dit que nous ne devons pas persister dans l’erreur qui nous conduit dans les résultats que nous déplorons.

Mayila a dit cette fois-ci, mes chers compatriotes, écrivons et racontons une histoire qui finit bien.

Une histoire qui finit bien, c’est une élection bien préparée. Une histoire qui finit bien, c’est une élection qui se déroule bien.

Une histoire qui finit bien, c’est que l’épilogue de cette élection ne délivre pas un verdict de mort.

L’expérience nous enseigne que dans ces moments difficiles, dans tous ces moments de surchauffe et de tensions, nous ne pouvons compter que sur nous-mêmes.

La France pour ne pas la nommer, l’Union Européenne, nous ont déjà envoyé un message clair : « Mesdames et Messieurs les Gabonais, ce sont vos problèmes, réglez-les entre vous ». Alors pour régler ces problèmes entre nous, Mayila, encore lui, a déjà proposé une solution qui a donné des résultats ailleurs, la Réconciliation Nationale.

Cette solution a donné des résultats satisfaisants en Afrique du Sud, cette solution a donné des résultats satisfaisants au Rwanda. Pourtant dans un cas, comme dans l’autre, c’est-à-dire l’apartheid d’une part et le génocide d’une autre part, les maux étaient, beaucoup plus profonds, beaucoup plus clivant, avec des séquelles beaucoup plus durables.

Cette fois-ci, pour que nous hommes politiques, nous acteurs de la société civile,  nous peuple gabonais, racontions une histoire qui finit bien. Nous devons déjà ici et maintenant, préparer l’échéance de 2023, en mettant en place une liste électorale, en désignant déjà les personnes qui doivent gérer cette élection. En préparant les esprits à vivre une épreuve qui nous a déjà fait si mal dans le passé, et que nous devons affronter et traverser dans la sérénité, le calme et la raison.

Les candidats et il y en aura beaucoup. Ces candidats doivent se dire qu’une élection n’a que deux issues possibles : On la gagne ou on la perd.

Si les candidats sont pénétrés de cette réalité, les joutes électorales qui se dérouleront dans la dignité, le calme et le respect de l’adversaire, doivent s’arrêter avec l’épilogue de l’élection.

Avant l’élection, il y avait la vie et le Gabon, après l’élection il doit y avoir toujours la vie et le Gabon.

Les camps, car malheureusement il en existe, ne sont pas des pays autonomes. Il n’y a pas de pays qui s’appelle la majorité, il n’y a pas de pays qui s’appelle l’opposition. Le seul pays que nous avons en partage, c’est le Gabon, et ce Gabon ne devrait pas voir ses enfants le quitter, comme c’est souvent le cas, à la suite d’un différend électoral.

Les Gabonais de l’étranger, c’est un vocable qui convient mal à nos compatriotes. Il n’y a pas longtemps encore, je peux l’affirmer ayant blanchi sur le harnais, que le Gabonais ne s’expatriait pas, parce qu’il se trouvait bien dans la maison de son père, le Gabon.

Je veux à l’approche de l’échéance qui arrive en 2023, rappeler et réaffirmer ces vérités qui me semblent cardinales. À propos des candidatures, pendant un temps nous avons nourri et soutenu la fiction d’une candidature unique de l’opposition. Aujourd’hui mon expérience, mon senti et mon vécu m’amènent à constater que la fiction d’une candidature unique de l’opposition a épuisé tous ses charmes.

Je peux en parler, j’ai été un partisan actif, et fervent. Qu’on en juge : En 2009, j’étais en capacité d’être candidat à cette élection, je ne l’ai pas été, j’ai préféré soutenir Monsieur Pierre Mamboundou.  Ceux qui ont des yeux m’ont vu, ceux qui ont des oreilles m’ont entendu.

En 2016, j’étais également en capacité d’être présent à ce rendez-vous. J’ai préféré soutenir Monsieur Jean Ping.  Là encore, au risque de me répéter, ceux qui ont des yeux m’ont vu, ceux qui ont des oreilles m’ont entendu.

Je ne suis pas de ceux qui sont candidats à tout et à n’importe quelle condition.

Mon ambition commence par le Gabon et se termine par le Gabon. Je conditionne tout et je subordonne tout, à ce que Commande l’intérêt du Gabon.

Aujourd’hui ce que nous ne savions pas hier, est maintenant à la portée de tous, notre position, nos objectifs pour être utiles au pays, doivent tendre à trouver, les voies et moyens, pour résoudre les problèmes qui nous ont amené là. Là où nous sommes aujourd’hui. Au point que chaque jour, on nous vend la corde avec laquelle on veut nous pendre. Donc nos discours, nos revendications ne doivent pas aller chercher réponse, chez d’autres victimes.

Léon Mba, Omar Bongo Onddimba, ceux qui les ont accompagnés, ont une part de responsabilité. Je suis le premier à le reconnaître.

Pourquoi charger le régime de banane de pêchés qui ont entraîné la mort de la gazelle, simplement parce que la gazelle et la banane vont être préparés dans la même marmite, et seront mangés par les mêmes personnes ?

Une communauté de destins ne rend pas responsables les mieux nantis, du sort des moins bien nantis. À des degrés divers, nous avons été et nous sommes les victimes d’une pensée, d’une machine, d’un système venu d’ailleurs et qui nous broie sans pitié.

Cette machine, si nous ne pouvons pas la casser parce que nous ne devons pas la casser, cherchons comment la régler autrement, avec le concours des ingénieurs qui l’ont conçue.

Je voudrais me tromper, à haute intelligible voix, pour dire,  que Dieu après que nous l’ayons créé, que nous ayons déposé tous nos espoirs entre ses mains, a décidé de ne nous envoyer, et de ne nous poser que des problèmes que nous pouvons résoudre.

Pour ce qui est du Gabon notre pays, quand nous aurons réussi à raconter et à écrire une histoire qui finit bien, nous pouvons aller vers la Réconciliation Nationale, pour enfin mettre de notre côté toutes les chances de succès, toutes les chances d’un développement harmonieux, qui donne à chaque Gabonais, la chance de bâtir le Gabon de ses rêves, le Gabon de ses espoirs, pour que ce Gabon vive et prospère, pour devenir éternel.

Que Dieu garde et bénisse le Gabon ! Je vous remercie. »

Maître Louis Gaston MAYILA

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