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Madagascar : Andry Rajoelina déclaré vainqueur de la présidentielle

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Selon les résultats provisoires proclamés par la Ceni, l’ancien maire de la capitale, Antananarivo, a remporté l’élection avec 55,66 % des suffrages.

C’est l’épilogue d’un duel dont les Malgaches ne connaissent que trop bien les acteurs. L’ex-chef de l’État Andry Rajoelina a remporté la présidentielle à Madagascar, battant son rival Marc Ravalomanana au second tour très disputé qui s’est tenu la semaine dernière, selon les résultats rendus publics jeudi par la commission électorale. « M. Rajoelina a remporté 55,66 % des suffrages contre 44,34 % pour l’ancien président Ravalomanana », a précisé la commission. La Haute Cour constitutionnelle devrait confirmer sa victoire sous neuf jours après avoir purgé les recours. Absent lors de l’annonce de la Ceni, Marc Ravalomanana a déjà averti qu’il ne reconnaîtra pas les résultats de l’élection. Au premier tour, Andry Rajoelina avait déjà viré en tête avec 39,23 % des voix, contre 35,35 % à son adversaire.

Andry Rajoelina de retour dans le fauteuil présidentiel

L’ancien bouillant maire d’Antananarivo, 44 ans, ex-publicitaire et disc-jockey, entretient une rivalité féroce avec Marc Ravalomanana, 69 ans, qui a fait fortune à la tête d’un groupe laitier, depuis la crise de 2009. Élu président en 2002, Marc Ravalomanana avait alors été contraint de démissionner face à une vague de manifestations violentes fomentées par celui qu’on a surnommé alors TGV. Ce dernier avait ensuite été installé par l’armée à la tête d’une présidence de transition qu’il a quittée en 2014.

Mais entre-temps l’île a été mise au ban de la communauté internationale, qui a dénoncé un « coup d’État ». Pendant presque quatre ans, les aides et investissements étrangers sont quasiment gelés, enfonçant le pays dans la pauvreté.

Les deux hommes avaient été interdits de candidature à la présidentielle de 2013 dans le cadre d’un accord de sortie de crise validé par la communauté internationale. Depuis plusieurs semaines, le tour très personnel pris par le duel entre Andry Rajoelina et Marc Ravalomanana et les énormes moyens financiers qu’ils ont engagés nourrissent les craintes de troubles à la proclamation des résultats.

Un duel de près de dix ans

Dès le soir du second tour mercredi 19 décembre, les deux candidats avaient proclamé leur victoire devant leurs partisans et s’accusant depuis mutuellement de fraudes. « Je prends la terre et le ciel à témoin : les résultats annoncés par la Ceni ne sont pas fiables », avait insisté dimanche 23 décembre Marc Ravalomanana.

Le chef de la mission des observateurs de l’Union européenne a assuré vendredi n’avoir pas constaté d’irrégularités significatives. « Les Malgaches ont voté dans une atmosphère pacifique lors d’un scrutin transparent et bien organisé », s’était réjoui Cristian Preda.

« Avant même le premier tour, les candidats ont parlé de fraude massive, nous ne les avons pas constatées sur le terrain […]. Il faut leur dire, si vous les voyez, que la campagne est finie », a-t-il dit. « J’espère que le calme reviendra une fois que les résultats seront très clairs. »

Dans la même veine, l’Union africaine a félicité les « deux candidats, toute la classe politique et le peuple malgaches qui, malgré les divergences […], ont su faire preuve de retenue ».

C’est en 2016 qu’Andry Rajoelina avait annoncé son intention de briguer les urnes notamment pour battre son ex-ministre des Finances et président Hery Rajaonarimampianina. Ses réunions publiques, aux allures de grand spectacle, attirent les foules. Ses propositions suscitent parfois les railleries, comme celle de lutter contre les vols de zébus en les équipant de puces GPS.

La société civile redoute qu’il ne brade les richesses naturelles du pays, dont le bois de rose, et s’interroge sur l’origine de ses importants moyens financiers. « Il est inconstant, manipulable, et ne cherche plus qu’à profiter de ses prérogatives », critique Monja Roindefo, son ancien Premier ministre et compagnon de lutte cité par l’AFP.

Lui balaie ces critiques d’un revers de main. « La situation à Madagascar est catastrophique, je voudrais rendre l’espoir et la fierté aux Malgaches, a-t-il dit. Je serai un président du petit peuple qui protège les pauvres. »

Avec le Point Afrique

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