Le 16 juillet 2020, Rose Christiane Ossouka Raponda, jusqu’alors Ministre de la Défense, a été nommée par décret présidentiel, Cheffe du gouvernement. Une grande première dans la vie politique de la nation gabonaise, et un signal fort pour l’égalité des chances.
Polémique inutile
A la suite de cette nomination, la communauté Mpongwè, d’où est issue la Cheffe du gouvernement, a pondu un communiqué pour remercier le Président de la République, Ali Bongo Ondimba d’avoir nommé leur ‘’fille’’ aux hautes fonctions de Premier Ministre. Chose normale dans un pays Bantu. Curieusement, ce communiqué a provoqué un tôlé dans la toile. Pour la première fois, dans des circonstances similaires, l’on a évoqué le tribalisme.
Il faut certainement faire l’économie des détails pour ne pas verser dans la polémique stérile. Puis rappeler qu’au Gabon, même les nominations des ministres ou des hauts cadres de l’administration publique, ont toujours fait l’objet d’une réjouissance au sein des communautés, des partis politiques ou des villages sans que l’on évoque des épithètes aux antipodes de l’unité nationale. Et c’est mieux ainsi pour le vivre-ensemble cher aux plus hautes autorités du pays et aux pères de la nation.
Dans un contexte d’égalité de chances et de la recherche de l’efficacité de l’action publique, seules la compétence et l’expertise doivent guider les choix du chef de l’État. A compétence égale, tous les Gabonais se valent.
Femme d’expériences et de compétences
Le nouveau Premier Ministre est une économiste formée dans les meilleures universités, notamment celle de la Sorbonne à Paris. Elle a été durant sa carrière Directeur général de l’Economie et Directeur général adjoint de la Banque de l’Habitat. C’est aussi une personnalité très expérimentée, notamment en matière de gestion des comptes publics. Rose Christiane Ossouka Raponda est à la fois un grand commis de l’Etat et une élue de terrain à l’expérience averée.
Elle a été ministre du Budget, des Comptes publics et de la Fonction publique, avant de prendre la tête de la plus grande collectivité du pays, la capitale, Libreville, qui concentre 70 % de la population du Gabon et qui est dotée d’un budget très important. Elle a d’ailleurs laissé dans les caisses de la ville à son départ en 2019 un très important excédent, de l’ordre de 27 milliards de FCFA. En tant que ministre de la Défense, elle a également eu à gérer un budget très important.
Nommée pour redresser l’économie
Rose Christiane Ossouka Raponda, économiste de formation a été nommée aux fonctions de Premier Ministre « pour redresser l’économie qui a été profondément touchée par la crise de la Covid-19. »
Elle aura à ce titre la mission de maintenir les emplois et d’en créer de nouveaux par la relance de l’activité, de créer des richesses collectivement pour pouvoir mieux les redistribuer, d’assurer la solidarité en matière de santé, d’assurance maladie, de la prise en charge des retraités, des chômeurs et des étudiants entre autres.
Et la poursuite de la réforme du modèle économique national
La Cheffe du gouvernement a également pour mission de continuer à réformer le modèle économique gabonais pour le rendre plus créateur de valeur ajoutée localement, plus créateur d’emplois, moins dépendant de l’extérieur. Ce qui doit se traduire par la baisse en particulier des importations.