Ces étudiantes tentent de trouver un équilibre entre leur volonté de garder leur foulard et leur insertion professionnelle.
A 20 ans, Dhickra B. affiche un parcours scolaire sans faute : brevet mention très bien, baccalauréat mention très bien avec félicitations du jury, études de médecine. Aujourd’hui en deuxième année à la faculté de Clermont-Ferrand, elle hésite entre neurologie, cancérologie et pédiatrie. Et ce n’est pas le hijab qu’elle porte, le voile islamique le plus répandu qui couvre les cheveux et le décolleté, qui lui fera revoir ses ambitions à la baisse.
Avec ce voile qui fait tant débat en France, depuis ses 13 ans, cette musulmane pratiquante a toujours jonglé, parvenant à conjuguer sa décision de le porter avec sa scolarité. Dans son collège et son lycée publics, où la loi de 2004 interdit le port du voile aux élèves, elle retirait son hijab chaque matin avant de pénétrer dans son établissement et le remettait après les cours. L’été dernier pendant un stage à l’hôpital, où le personnel est soumis au principe de neutralité religieuse, elle remplaçait son voile par un léger foulard coloré ou une charlotte. Ces concessions − car c’est ainsi qu’elle les perçoit − ne sont pas faciles à vivre pour elle, qui considère que son voile fait partie intégrante de son identité. Mais elle est prête à s’adapter. « C’est l’équilibre que j’ai trouvé entre mon choix de porter le voile et le fait de continuer à exister dans la société », explique-t-elle.
Cet « équilibre », la plupart des Françaises qui font des études supérieures et portent le hijab le recherchent.