De nombreux jeunes choisissent d’investir dans la téléphonie mobile, notamment dans le ‘’Call box’’, une sorte de cabine téléphonique ambulante pour gagner leur pain quotidien dans la capitale économique du Cameroun. A Douala, l’adage « Il n’y a pas de sot métier » est bien rai. Reportage.
Difficile de traverser un quartier de la capitale économique du Cameroun sans voir des jeunes personnes munies de parasols sur lesquels on peut lire « transfert Mtn, Orange, Nextell » et qui proposent des appels à partir de 50 francs la minute.
Beaucoup de jeunes Camerounais frappés de plein fouet par le chômage choisissent le ‘’ Call box’’ ambulant comme moyen de survie. Parmi ceux-ci, Maeva Clarisse, 27 ans. Tous les jours, la jeune femme traverse de nombreux quartiers de Douala entre 6 heures du matin et 18 heures. Ce depuis exactement 6 mois. « Je suis contrainte à faire le Call-box car, c’est grâce à cette activité que je parviens à m’occuper de mon enfant et à payer mon loyer », confie-t-elle. Sa source de motivation : une recette moyenne journalière de 10.000 FCFA. Titulaire d’un certificat d’aptitude professionnelle (CAP) en économie sociale et familiale (ESF), elle a fait des concours d’entrée dans des écoles d’Etat mais malheureusement, les résultats étaient tous négatifs. Son endroit le plus fréquenté reste l’entrée de l’agence de voyage ‘’Naral Express’’ à Akwa, un quartier administratif, où les voyageurs sollicitent énormément ses services. A quelques pas de là, au lieu dit Tradex Ndokoti, on peut trouver une dizaine de personnes qui exercent également la même activité. Parmi ces dernières, Salihou, 19 ans, originaire de la région de l’extrême-Nord. « C’est grâce à ce business que je me nourris et parviens à payer mon loyer », déclare-t-il. C’est un double échec à l’examen du Probatoire qui a poussé le jeune Camerounais à choisir ce nouveau métier. Le jeune homme est au même endroit tous les jours malgré les difficultés et les tracasseries policières. Pour lui, la vie est un combat. « Un jour, les agents de la CUD m’ont interpelé à Akwa et bloqué ma puce commerciale. Ils disent que nous occupons la voie publique, alors que nous sommes juste de passage », explique-t-il.
Certains citoyens camerounais estiment que l’activité des chargeurs ambulants du crédit téléphonique doit être contrôlée et mieux régulée. De nombreux promoteurs de ce nouveau moyen de survie dans le pays de Paul Biya sont de jeunes mineurs, peut-on constater sur place.
Avec notre correspondant Daniel Batassi Biboum