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Crise énergétique dans le Grand Libreville : Comment en est-on arrivé là ?

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La crise énergétique qui frappe le Grand Libreville aujourd’hui n’est que l’aboutissement des décennies de dysfonctionnements et d’insuffisances dans le secteur électrique. Loin d’être un problème conjoncturel, elle trouve ses racines dans une absence chronique d’investissements et un vieillissement des infrastructures.

Un audit réalisé par une société française EDF ( NDLR: Électricité de France) , à la demande de la SEEG, sur l’ensemble du système de production, en 2019, a relevé des  failles, précisant qu’il faudrait débourser 475 milliards de francs CFA pour rétablir un service de qualité et moderniser la production ainsi que la distribution d’électricité.

Dans une interview accordée à nos confrères de L’Union, l’administrateur provisoire de la SEEG, Steeve Saurel Legnogho, a confirmé que  »les problèmes actuels sont le résultat d’une accumulation de manquements. L’état du parc de production, largement obsolète, ne permet plus de répondre à la demande croissante, estimée à 400 MW en 2024, contre une offre nettement inférieure. L’absence d’anticipation et le manque de rénovations au fil des années ont conduit à une situation critique marquée par des délestages à répétition et une frustration généralisée au sein de la population. »

 »Face à cette crise, des solutions provisoires sont envisagées. Un partenariat avec la société turque Karpowership (KPS) a été signé en décembre dernier pour la fourniture de 70 MW supplémentaires via des centrales flottantes. De plus, un projet de centrale flottante de 150 MW en mode BOOT (Build, Own, Operate, Transfer) est en cours de discussion pour renforcer l’approvisionnement énergétique. Bien que ces solutions apportent un répit temporaire, elles ne résolvent pas la nécessité impérieuse d’un plan d’investissement massif et durable » confie l’administrateur provisoire de la SEEG a notre confrère l’union.

Pour enrayer durablement cette crise qui puise ses origines dans des décennies de sous-investissements, des réformes structurelles sont aussi inévitables. Comme l’a rappelé Steeve Saurel Legnogho, « la SEEG a besoin d’un engagement financier et structurel fort pour assurer un service public digne de ce nom ». La réhabilitation des infrastructures vieillissantes, la construction de nouvelles capacités de production et une gestion plus rigoureuse des ressources doivent être la priorité. Sans ces mesures drastiques, les défaillances actuelles ne seront que le prélude à une crise encore plus profonde.

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