Ses détracteurs à travers les manchettes des journaux et une certaine presse en ligne ont fabriqué des épithètes pour nourrir la haine et préparer pour elle le lit du déshonneur.
La stratégie était simple : Montrer aux yeux du monde qu’elle ne vaut rien et que la reconduire à la tête de la Cour constitutionnelle serait une erreur fatale pour le Président de la République Ali Bongo Ondimba. Marie Madeleine Mborantsuo est restée silencieuse au milieu de ce tintamarre médiatique aux odeurs puantes, laissant son expertise parler pour elle et consciente du devoir de réserve que lui imposent ses fonctions.
Le président de la République n’est pas tombé dans le piège de la malice. On ne gouverne pas un pays avec les émotions et la reconduction de Marie Madeline Mborantsuo à la tête de la Cour Constitutionnelle par décret présidentiel est aperçue avec raison par de nombreux confrères de la presse internationale et même locale comme « le triomphe de l’expérience, du mérite et de l’expertise. »
La présidente de la Cour Constitutionnelle du Gabon a l’étoffe d’un vrai constitutionnaliste. Il faut le lui reconnaitre et certaines de ces décisions, guidées par l’esprit des lois, rappelle-t-on, sont parfois contestées par le parti au pouvoir. Son empreinte dans la stabilité des institutions est notoire.
Magistrat hors hiérarchie, spécialiste en droit constitutionnel, en fiscalité et finances publiques, Marie Madeline Mborantsuo, a toujours fait montre d’un professionnalisme exemplaire et travaille avec responsabilité dans l’intérêt supérieur de la nation.
On se souvient qu’en 2009, après le décès du Président Omar Bongo Ondimba, alors que le peuple craignait une transition chaotique, la Présidente de la Cour Constitutionnelle, femme de poigne, a pris ses responsabilité, afin d’assurer la stabilité des institutions et une transition politique pacifique. C’est elle qui a intronisé la présidente du sénat de l’époque, Rose Francine Rogombè, Présidente par intérim et manœuvré en coulisses pour que la commission électorale organise un scrutin crédible.
En 2018, devant l’échec du gouvernement d’Emmanuel Issoze Ngondet d’organiser les élections législatives, on se rappelle également qu’en date du 30 avril, la Cour, sous les auspices de Marie Madeleine Mborantsuo va une fois de plus surprendre les Gabonais en ordonnant la démission du Premier Ministre. Elle va dissoudre aussi l’assemblée nationale et confier le pouvoir législatif au sénat jusqu’à l’organisation du scrutin.
Le professionnalisme et l’expertise de la présidente de la Cour constitutionnelle gabonaise sont reconnus sur le plan international. Elle a été première vice-présidente du comité international de bioéthique de l’UNESCO et présidente de l’Association des cours constitutionnelles des pays ayant en partage l’usage du français (ACCPUF). Elle est également arbitre conciliateur au Centre international des règlements des différends relatifs aux investissements (CIRDI), un organe de la Banque Mondiale.
Née le 18 avril 1955 à Franceville, Marie Madeleine Mborantsuo a fait des études de droit à l’UOB, avant de s’inscrire à l’Université Panthéon-Assas (France) où elle a obtenu un diplôme d’études approfondies en finances publiques, fiscalité et droit constitutionnel.