Plusieurs apprenants du lycée Paul Emane Eyeghe (Oloumi) ont été exclus de l’établissement le 26 mai 2015, à l’issue d’un conseil de discipline extraordinaire, pour braquage, bagarre, vol, détention et consommation de chanvre au sein de l’établissement.
Il est 10 heures AM. Les élèves traversent timidement le portail de l’établissement pour se rendre dans les salles de classe. Les enseignants et les personnels administratifs ne montrent pas également la grande forme. La raison : « Nous travaillons la peur au ventre. Les enseignants sont régulièrement victimes depuis 4 semaines des actes de braquage perpétrés par leurs propres élèves. Nous venons d’exclure après enquête une vingtaine de lycéens identifiés », confie Gabriel Essono Abessolo, censeur 1, chargé de la pédagogie.
Outre le braquage, le censeur affirme que de nombreux lycéens ont été pris en flagrant délit de vol et agression sur leurs camarades et de consommation d’alcool et de chanvre au sein de l’établissement. D’autres élèves ont été retrouvés en tenue de classe, sans que l’on ne sache pourquoi dans les cimetières aux heures de cours. Tous ont été exclus de l’établissement conformément au règlement intérieur du lycée.
Avec plus de 6000 élèves pour 250 enseignants, le lycée d’Oloumi est devenu depuis un mois à l’avis de certains enseignants, « un véritable lieu de la terreur ». « Le 25 mai notre collègue, enseignant de français a été braqué par les élèves au portail du lycée. Il a été dépouillé de tout ce qu’il avait. Nous vivons dans la psychose », déclare un enseignant stagiaire, sous couvert de l’anonymat.
Les responsables de l’établissement ont fait appel aux forces de l’ordre, afin de maintenir la sécurité au lycée, mais pour l’instant leur requête reste lettre morte. Ce qui fâche les enseignants et surtout certains apprenants. « Les délinquants ne s’attaquent pas qu’aux enseignants. Nous ne sommes pas aussi en sécurité. Une bande d’élèves est entrée dans notre salle de classe couteaux en main. Tous les téléphones ont été subtilisés et les portes monnaie des filles. Nous ne comprenons pas pourquoi les autorités compétentes ne réagissent pas face à la situation d’insécurité qui prévaut au sein de l’établissement », a regretté Jeannine Mengue, élèves en classe de Sixième.
La présence des forces de sécurité est donc vivement souhaitée à l’intérieur et à l’extérieur du bâtiment scolaire. Seule condition pour ramener la sérénité dans cet établissement où le pourcentage de réussite au BAC est supérieur à 60% depuis près de 5 ans.