Dans une lettre adressée au Premier Ministre Gabonais Julien Nkoghe Bekalé, dont nous avons reçu copie, le Président Exécutif du Haut conseil des acteurs non étatiques et 2eme vice-président du conseil économique social et environnemental, Nicaise Moulombi, a enjoint le gouvernement à décongestionner les prisons et à agir vite pour préserver la vie des détenus, du personnel pénitentiaire, de leurs familles et plus largement des sociétés concernées.
« La situation que traversent notre pays et le monde ne peut laisser la société civile gabonaise insensible.
Monsieur le Premier Ministre pour apporter notre soutien aux efforts du chef de l’Etat et du Gouvernement; nous avons mis en place une cellule de veille qui suis l’ensemble des décisions des Etats, les engagements des partenaires technique et financier, ainsi que les évolutions de la pandémie qui frappe le monde.
Permettez-moi ici de vous faire suivre les recommandations du secrétaire général des Nations Unies.
Au regard de l’urgence pour la santé publique et des mesures prises dans certains pays comme l’Iran ou la Tunisie en faveur des détenus, les signataires estiment qu’il y a urgence d’agir immédiatement pour préserver la vie des détenus, du personnel pénitentiaire, de leurs familles et plus largement des sociétés concernées.
Dans ce sens, ils recommandent aux décideurs africains, notamment
Aux Chefs d’État et de gouvernement, de : Prendre urgemment des mesures de décongestion des prisons, notamment des mesures de libération conditionnelle, des mesures de grâce et d’amnistie ;
Enclencher une inspection des lieux de détention pour libérer tous les cas irréguliers ;
Doter les établissements pénitentiaires de moyens financiers et d’approvisionnements en eau et savon ;
Doter les prisons des équipements nécessaires pour dépister les cas de personnes contaminées au coronavirus, qu’il s’agisse de visiteurs ou de nouveaux incarcérés ;
Rendre effectif le diagnostic médical systématique dès l’entrée en prison, conformément à la Règle 30 de l’Ensemble des règles minima des Nations Unies pour le traitement des prisonniers.
Aux Parquets et Juridictions de :
Libérer les personnes en détention préventive, ainsi que celles qui sont dans la tranche d’âge à risque et dont la détention n’est plus nécessaire;
Libérer les détenus d’opinion, y compris les prisonniers politiques et les défenseurs des droits de l’Homme.
Aux Institutions Nationales des Droits de l’Homme :
De veiller au respect des droits des détenus en conformité aux mesures de prévention du coronavirus.
Aux Chefs d’établissements pénitentiaires de :
Autoriser l’usage des téléphones pour maintenir le lien social entre les détenus et leurs proches et leurs familles pendant la période d’interdiction des visites;
Augmenter la capacité de diagnostic et de suivi médical au sein des prisons, comme demandé par l’OMS et en particulier, accroître les mesures de protection des détenus dont le système immunitaire est fragilisé, comme ceux atteints du VIH ou de la tuberculose ;
Protéger de façon adéquate le personnel pénitentiaire contre la contamination par le virus en les dotant du matériel de protection et d’hygiène nécessaire ;
Sensibiliser les détenus sur les mesures préventives et d’hygiène et sur l’accès aux numéros d’urgence pour signaler des cas suspects.
C’est pourquoi Monsieur le Premier Ministre a la suite des échanges fructueux part vidéoconférence organisée sous mon leadership entre la société civile et le représentant du fonds monétaire international, il me plaît de solliciter une rencontre d’urgence pour vous faire le point et apporter notre vision mais aussi recueillir vos indications dans nos apports intellectuels.
Haute considération, profond respect. »
Nicaise Moulombi
Président Exécutif du Haut conseil des acteurs non étatiques.
2eme vice-président du conseil économique social et environnemental.