Le kimbanguisme est une religion née dans la première moitié du XXe siècle sur le territoire de l’actuelle République démocratique du Congo reprenant de nombreux éléments du christianisme importé par les missionnaires, mais en l’agrémentant de spécificités locales.
Son fondateur, Simon Kimbangu, n’a eu un ministère public que de quelques mois, en 1921, avant d?être condamné par les autorités de ce qui était alors le Congo belge pour incitation à la révolte et d’être emprisonné jusqu’à sa mort, en 1951. Mais sa prédication a trouvé un fort retentissement au sein d’une population colonisée prête à entendre son message d’émancipation de l’Homme noir.
Les fidèles de l’Église de Jésus-Christ sur la Terre par son Envoyé spécial Simon Kimbangu (EJSSK) révèrent en cet homme la « première incarnation » de l’Esprit-Saint annoncé par Jésus à ses apôtres dans le Nouveau Testament. Ils reconnaissent en ses trois fils « l’incarnation ou la réincarnation » des trois personnes de la Trinité chrétienne. Leur « chef spirituel et représentant légal » actuel, Simon Kimbangu Kiangani, petit-fils du fondateur, est pour eux la deuxième « réincarnation de Dieu le Saint-Esprit ».
Le livre saint des kimbanguistes est la Bible (Ancien et Nouveau Testaments), mais celle-ci occupe un rôle secondaire dans le magistère, après la révélation de Simon Kimbangu, qui se poursuit à travers les paroles et les prophéties de ses successeurs d’essence à la fois divine et humaine.
Selon l’enseignement kimbanguiste, Adam et Ève étaient Noirs, et ont été créés à Nkamba, ville natale de Simon Kimbangu et de ses trois fils, à une centaine de kilomètres au sud-ouest de Kinshasa. Nkamba est la « Nouvelle Jérusalem » que les fidèles reçoivent pour mission de contribuer à construire.
Pour les kimbanguistes, la réincarnation de Jésus en Afrique inclut le Continent dans le projet de salut de Dieu pour l’humanité. Persécutés par les autorités coloniales belges, les premiers kimbanguistes ont fini par obtenir l’autorisation de leur culte en 1959, l’année ayant précédé l’indépendance du Congo.
Selon l’Église, 33.000 familles, soit 155.000 personnes ont été déportées à l’intérieur du pays entre 1921 et 1951. Mais pour l’historien belge David Van Reybrouck, les archives administratives de l’époque coloniale indiquent un nombre dix fois moins élevé.
Tout en professant un message éminemment non-violent, les kimbanguistes affichent une organisation, un fonctionnement, et un décorum très militaires et attachent une importance toute particulière à la musique.
Implanté essentiellement en RDC, le kimbanguisme a essaimé dans certains pays voisins d’Afrique centrale, mais aussi en Europe, par le biais de la diaspora congolaise. L’EJSSK revendique 32 millions de fidèles. En RDC, leur nombre est évalué généralement à environ 10% de la population, soit entre 7 et 8 millions.
Avec leparisien.fr