Libreville, le 31 octobre 2024-Dans une déclaration solennelle, M. Franck Nguema, président du Mouvement Gabao, a exprimé la position officielle de son parti sur le projet de Constitution 2024, qui sera soumis au référendum le 16 novembre prochain.Après une tournée nationale de plus de quatre mois, marquée par plus de 200 rencontres populaires à travers les neuf provinces du Gabon et avec l’adhésion de plus 42 000 gabonais depuis sa création le 30 mars 2024, le Mouvement Gabao, se présentant comme le parti du peuple, affirme son soutien à cette réforme constitutionnelle, qu’il considère comme une étape cruciale pour bâtir le « Gabon nouveau. »
Un engagement profond pour les droits fondamentaux
M. Nguema a mis en avant la place centrale des droits des citoyens dans cette nouvelle Constitution. En s’appuyant sur les bases de la Constitution de 1991, enrichies de nouvelles dispositions, le texte réaffirme l’égalité de tous devant la loi, le droit de participer activement à la vie publique et l’obligation du service militaire pour les hommes et les femmes. Le projet consolide aussi l’engagement de l’État dans la lutte contre la corruption et la promotion de la bonne gouvernance, en ajoutant des devoirs civiques aux droits, pour encourager une société gabonaise plus équitable et responsable.
Le Mouvement Gabao se réjouit de ces avancées qui, selon M. Nguema, garantissent un cadre sécurisant pour l’expression des droits civils, politiques, et sociaux des Gabonais. Ces mesures sont conçues comme une protection contre tout abus de pouvoir, renforçant ainsi la place des citoyens dans les décisions de la Nation.
La séparation des pouvoirs, pilier de la démocratie
Se référant aux idées de Montesquieu, le président du Mouvement Gabao a insisté sur l’importance d’une stricte séparation des pouvoirs pour prévenir tout excès. La nouvelle Constitution instaure un régime présidentiel, une première pour le Gabon, où le Président de la République devient le chef unique de l’Exécutif. En conséquence, le poste de Premier ministre est supprimé, et le gouvernement est directement responsable devant le Président, marquant ainsi un tournant par rapport au régime semi-présidentiel précédent.
Le Mouvement Gabao voit en ce choix une réponse à la nécessité de renforcer la légitimité populaire et la stabilité de l’exécutif, à même de résister aux pressions d’intérêts particuliers. « Ce régime présidentiel apportera au Gabon la stabilité politique requise pour mener à bien des projets de développement à moyen et long termes, » a affirmé M. Nguema, soulignant l’importance d’un exécutif solide pour mettre en œuvre les réformes économiques et sociales essentielles au pays.
Un parlement au service du peuple
Le projet de Constitution 2024 conserve un Parlement bicaméral, composé de l’Assemblée nationale et du Sénat, chargés de surveiller les actions du gouvernement. Toutefois, le Parlement ne pourra pas initier de motion de censure. Le Mouvement Gabao considère cette évolution comme un équilibre essentiel entre contrôle parlementaire et stabilité gouvernementale. De plus, des procédures de mise en accusation du Président de la République par les membres du Parlement pour haute trahison ou violation de serment sont introduites, renforçant ainsi la gouvernance éthique et responsable.
Pour une justice indépendante et impartiale
Le président du Mouvement Gabao a également salué les garanties d’indépendance de la justice inscrites dans le projet de Constitution, qui prévoit une autonomie financière et l’inamovibilité des magistrats du siège. Ces mesures visent à protéger la justice gabonaise de toute ingérence politique et à assurer une impartialité totale dans l’application de la loi, un élément fondamental selon le parti pour instaurer une véritable confiance dans le système judiciaire.
Une protection constitutionnelle renforcée
Le Mouvement Gabao salue la mise en place d’un contrôle de constitutionnalité rigoureux et des procédures de révision strictement encadrées. La Constitution ne pourra être modifiée en période d’intérim présidentiel ou à l’approche des élections, et certains principes demeureront inviolables, tels que l’Etat de droit et la démocratie, l’élection au suffrage universel direct du Président de la République et la limitation des mandats présidentiels, l’arrêt de succession dynastique familiale pour le pouvoir suprême. « Cette protection garantit la stabilité de notre cadre constitutionnel et protège notre Nation des modifications opportunistes, » a déclaré M. Nguema, rappelant ainsi l’importance de préserver ces valeurs fondamentales pour le Gabon nouveau.
Vers un régime présidentiel inspiré par la volonté populaire
M. Nguema a conclu en soulignant que ce projet de Constitution est le fruit du dialogue national d’Angondjé et qu’il reflète la volonté populaire. Il a insisté sur le fait que, même si la Constitution est inspirée de modèles extérieurs, elle doit avant tout répondre aux besoins du Gabon. « L’essentiel, c’est un système qui permet au peuple de s’exprimer et d’agir dans l’intérêt général, » a-t-il affirmé.
À quelques semaines du référendum, le Mouvement Gabao appelle les Gabonais à participer massivement à ce vote, qu’il considère comme un acte fondateur pour la République et une étape vers un avenir véritablement démocratique et la construction du Gabon Nouveau.
L’ex Ministre de la Jeunesse et des Sports et ancien député élu du 2e arrondissement de la commune d’Akanda, estime que même si cette version du projet de Constitution 2024 n’est certes pas parfaite comme tout œuvre humaine, elle a néanmoins le mérite d’être plus consensuelle après plusieurs amendements.
*OSSAMAGHA EYILA Christ Noë*