Accueil ACTUALITES Hommage de Louis Gaston Mayila à Maître Fabien Méré

Hommage de Louis Gaston Mayila à Maître Fabien Méré

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Quand la douleur ne peut plus être muette !

 On a coutume de dire que les grandes douleurs sont muettes: oui, en effet, elles le sont parce qu’elles nous laissent sans voix. Il y a une semaine, j’ai appris, avec consternation, la mort de Me Fabien MÉRÉ.

Dans la peine et les larmes, j’ai appelé mes enfants, avocats eux aussi.

A leurs trémolos, qui répondaient à ma douleur et à ma tristesse, j’ai compris qu’ils étaient aussi surpris et gravement affectés par ce cruel deuil qui frappe tous les gabonais et tous ceux qui portent une toge noire, tous ceux qui à ses côtés ont exercé ce métier d’avocat, qui, depuis des siècles, est celui de ceux qui ont pour mission et ambition de porter la douleur des autres, d’avoir mal à la place des autres et de savoir l’exprimer et l’expliquer à la place des autres.

Maître Fabien MÉRÉ savait le faire en Maître, c’est à dire avec brio.

On ne fait pas de reproches aux disparus, mais on peut regretter que  la mort t’ait surpris si loin  des tiens et de tous ceux qui t’aiment, et t’ait soustrait à notre amitié, à notre fraternité et à notre confraternité.

Le devoir, l’engagement et le patriotisme que tu avais chevillés au corps peuvent le justifier, mais n’expliquent pas tout. Fabien, nous étions nombreux à nous embarquer sur cette galère, mais seul toi,  premier de la cordée, comme tu savais le faire, tu es allé plus loin que plusieurs d’entre nous.

Ceux qui savent et qui me lisent me comprennent bien. Mais voici le vide ! Voici l’étendue de la perte, pour ne pas dire l’immensité de la perte !

Comment combler ce vide ? Tant de passion raisonnée, Tant de talent, tant de patriotisme sans calcul, tant d’amour dispensé à profusion aux amis, aux parents, et aux gabonais, en général ne peuvent absolument se mesurer!

Fabien, tu n’es pas mort. Des hommes, comme toi, ne meurent pas !

L’écho et la chaleur de ta voix, la qualité exceptionnelle de tes plaidoiries, qui sont  et demeurent des morceaux choisis, nous tiendront compagnie pendant très longtemps, en attendant que puisse naître encore un autre  Fabien MÉRÉ sur notre sol !

Oui Fabien, tu es parti, mais tu continueras à vivre en nous tes confrères et dans les cœurs de nombreux gabonais qui t’ont connu, aimé et apprécié.

Je m’appelle Louis Gaston MAYILA

 

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