Lors de sa déclaration n°3, du 13 avril 2024 à Évasion 2000 dans le 6e arrondissement de Libreville, le mouvement Liberté Totale a encouragé les représentants du peuple au Dialogue national inclusif a affirmer leur autorité en mettant à l’écart de la gestion de la République les personnes qui ont pillé grossièrement notre pays. Occasion pour ce mouvement citoyen d’évoquer d’autres sujets d’actualités. Ci-dessous, l’intégralité de ladite déclaration.
Déclaration n° 003 du mouvement Liberté Totale
Mesdames et Messieurs les journalistes
Chers frères et sœurs, combattants de la liberté,
Au moment où s’ouvre les nouvelles pages de l’histoire du Gabon, je voudrais, Gabonais et Gabonaises vous demander à tous, sans distinction d’ethnie, d’opinion, d’avoir une pensée pour tout les compatriotes épris de justice et qui ont perdu la vie pour la liberté de notre pays.
Le dialogue national qui bat son plein actuellement au nord de Libreville est l’occasion pour les intellectuels de contribuer d’avantage au débat idéologique pour faire évoluer la scène politique, économique et social car les Gabonais aspirent désormais au changement profond.
Il serait judicieux que les représentants du peuple au Dialogue National fassent en sorte que les personnes qui ont pillé grossièrement notre pays soient mises en dehors de la gestion de la « res publica ». Car « rien ne nous arrive qui ne nous ressemble » ou encore « la bouche qui a tété n’oublie jamais la saveur du lait ».
Pour ainsi dire, personne de ceux qui ont géré outrancièrement notre pays ne sont capables de nous proposer autre chose, puisqu’ils feront toujours ce qu’ils savent faire. Ne demandez pas aux gens de faire ce qu’ils n’ont pas appris à faire, puisque qu’ils ne sauront pas le faire. Dans le cas d’espèce du GABON, ces gens ont développé une très grande expertise en détournement de deniers publics. Ne leur demandons pas aujourd’hui d’avoir une gestion orthodoxe des finances publiques. Ils ne sauront pas le faire.
Il est donc crucial pour la gestion de la transition d’écarter systématiquement ces personnes pour une gestion sereine du pays.
Nous ne disons pas que ces gens ne sont pas des gabonais. Mais qu’au-delà du pardon qu’ils réclament ahu et à dia, qu’ils se mettent un peu en marge et investissent le butin accumulé durant toutes ces années, dans des structures qui emploieront des gabonais et permettront ainsi de participer à rendre au Gabon un dynamisme certain dans les cordes de l’économie. Puisqu’il est prouvé qu’ils ont des milliards dans les paradis fiscaux. Le pardon, avec le retour de tout cet argent dans les circuits économiques et financiers du Gabon serait un pardon mérité.
Tel est le message de Liberté Totale aux participants du Dialogue National, si tant est qu’ils représentent le peuple. Voici également la réponse de Liberté Total à toutes les sollicitations au pardon qui ont inondé les médias ces dernières semaines. Car pour nous ces demandes de pardon devraient, si elles sont sincères, voir naitre une nouvelle catégorie d’hommes d’affaires issus justement de ces personnes par le rapatriement de tout cet argent sorti frauduleusement du trésor public qui fait vivre les banques étrangères au détriment des Gabonais.
Aussi, nous tenons à rappeler qu’il y a beaucoup de Gabonais qui viennent de l’étranger. Mais dans cette diaspora, nous remarquons pour le déplorer, qu’il y a beaucoup de personnes éprises de mensonges et d’escroquerie. Car de nombreux font avaler des couleuvres. Et comme « à beau mentir qui vient de loin », il semble que beaucoup de nos dirigeants se laissent arnaquer. Aujourd’hui, il faut le savoir, de nombreux Gabonais se font escroquer par des compatriotes vivants à l’étranger.
S’il y a des compatriotes de la diaspora qui effectivement peuvent faire valoir une certaine expertise, il n’en demeure pas moins que beaucoup d’autres viennent pour se faire une petite santé financière, car pour eux la vie dans l’hexagone n’est pas rose.
Il serait donc dangereux de confier des projets importants de notre pays à des gens qui en réalité sont communément appelées « des fayman ».
C’est juste une alerte que Liberté total donnent aux dirigeants, car dans le cadre des investissements publics-privés on risque d’enregistrer beaucoup de dérives.
Mesdames et Messieurs,
Il est plus qu’urgent qu’une politique de réinsertion des anciens détenus soit mise en place. Et les événements de violence observable dans la ville, notamment après la grâce présidentielle est une alerte en ce sens. La grâce présidentielle n’est pas mauvaise en soi. Mais il appartient au pouvoir publics de définir une politique de réinsertion.
Que vaut la grâce présidentielle si dès le lendemain de son application des corps sans vie sont retrouvés un peu partout dans la ville, ou les viols se multiplient de manière exponentielle ? La grâce présidentielle risque fort d’apparaitre comme un événement qui permet aux anciens détenus de venir se venger. Donc il faut nécessairement trouver un réseau de canalisation de ces personnes qui ont bénéficié de la grâce présidentielle.
En effet, ces jeunes devenus violents par des addictions de toute nature et sont désormais dangereux pour la quiétude de la communauté, doivent être mis au service de cette communauté, à travers des actions concrètes.
Pourquoi ne pas créer une structure qui va organiser des formations en agriculture et envoyer ces jeunes dans des zones dédiées pour qu’ils plantent et récoltent pour la communauté ? A ce propos, l’IGAD est une structure parfaitement dédiée, il suffira d’y adjoindre des moyens et la sécurité pénitentiaire pourra étendre ses missions jusqu’à surveillance et la gestion de ces sites. Nous disons que plusieurs options peuvent ainsi être mises sur la table. Il suffit de s’asseoir et de réfléchir positivement.
Très chers dirigeants de la transition,
Nous avons été interpellés par de nombreux compatriotes sur ce qui se passe dans les hôpitaux. A l’heure où le Ministre de la santé du CTRI est sous les feux des projecteurs avec les travaux dans les centres des santés, le manque de matériel de base est toujours une gangrène.
Pour preuve, l’hôpital de Melen vient encore d’en faire une démonstration en exigeant aux patients de fournir le coton, la Bétadine, les gants, les compresses et la bande. C’est inadmissible.
Bien évidemment le Ministre de la santé n’a pas encore dévoilé son chronogramme pour lutter contre les infirmières et médecins commerçants, qui passent le temps à revendre les acquis hospitaliers en termes de matériel médical.
Quelle réelle offre de soin peut exister quand le personnel soignant brille par une absence totale de déontologie ??? Comment après avoir prêté serment pour sauver des vies, peut-on conditionner les soins à un patient par l’argent ???
Le plus grave est cette condition posée aux malades : « pour ce type d’intervention nous ne prenons pas la CNAMGS ». Exactement comme ces pharmacies qui choisissent elles-mêmes les médicaments pris en compte par la CNAMGS.
Aussi exigeons-nous au CTRI de vraiment avoir un regard particulier sur le comportement de nos hommes en blouse blanche. Car ceux qui font preuve de professionnalisme sont extrêmement rares. On a l’impression que l’idée très répandue selon laquelle « l’Université des Sciences de la Santé est un grand repaire de tricheurs et de pompeurs » revêt tout son sens quant au comportement de ces médecins. Il est bien connu que dans notre pays les diagnostics aléatoires sont légion. Le nombre de gabonais ayant fait une contre-expertise ailleurs après un diagnostic dans nos hôpitaux n’est plus à démontrer.
L’exigence d’une qualité de soins de bonne facture ne se négocie pas, il appartient aux pouvoirs publics de garantir des soins de qualité aux populations. Les droits de l’homme sont clairs à ce sujet. Il est peut-être important de faire des cours sur les dispositions des droits de l’homme à ces médecins qui, en réalité devraient trembler pour la vie des patients.
Comme toujours, Liberté Total achève cette déclaration par le cri de détresse à l’endroit des autorités pour la libération de notre frère Merlin BEKALE ELLA à la prison Centrale de Libreville
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