Dans le tumulte de la vie politique gabonaise, entre ambitions personnelles, promesses électorales et luttes d’influence, une vérité essentielle semble parfois s’effacer : le véritable pouvoir vient du peuple. Ce rappel, aussi simple qu’impératif, mérite d’être entendu, compris et appliqué par tous ceux qui aspirent à diriger notre pays.
Le peuple, source première de la légitimité politique
Au Gabon, comme dans toute démocratie, la légitimité d’un dirigeant repose sur la confiance que lui accorde le peuple. Ce sont les citoyens qui, par leurs votes, leurs espoirs et leur adhésion, confient à un homme ou à une femme la mission de conduire la nation.
Mais cette confiance, si durement acquise, n’est jamais éternelle. Elle doit être entretenue par la transparence, la responsabilité et la proximité.
Un dirigeant qui oublie cette réalité se coupe de la sève même de son autorité : la volonté populaire.
Les signes d’un fossé grandissant
Aujourd’hui, de nombreux Gabonais expriment une fatigue face aux promesses non tenues, aux inégalités persistantes et à la distance entre gouvernants et gouvernés. Dans les marchés, les quartiers populaires ou les villages reculés, un même sentiment revient : celui d’être oubliés.
Ce fossé grandissant menace la cohésion nationale. Car un peuple qui ne se reconnaît plus dans ses dirigeants finit par se désengager, voire par se révolter. L’histoire politique du Gabon – et du monde – nous enseigne qu’aucun pouvoir ne résiste à la désaffection du peuple.
Gouverner avec le peuple, pas au-dessus de lui
Gouverner ne signifie pas imposer, mais écouter, comprendre et agir. Les véritables leaders ne sont pas ceux qui se retranchent derrière leurs bureaux climatisés ou leurs gardes rapprochées, mais ceux qui marchent dans les rues, qui tendent l’oreille aux plaintes et qui répondent aux besoins réels des citoyens.
Être au service du peuple, c’est mettre en œuvre des politiques qui améliorent concrètement la vie des Gabonais : un accès équitable à l’éducation, à la santé, à l’emploi et à la justice.
C’est aussi reconnaître la dignité de chaque citoyen, quel que soit son rang social ou son appartenance politique. La grandeur d’un dirigeant se mesure à sa fidélité envers le peuple
Un homme politique ne se grandit pas par la richesse qu’il accumule ni par les titres qu’il porte, mais par l’héritage qu’il laisse dans le cœur de son peuple.
Servir le peuple n’est pas un privilège, c’est une responsabilité morale. Et dans un pays comme le nôtre, riche de ressources mais encore marqué par de profondes inégalités, cette responsabilité doit être vécue avec humilité et engagement.
Conclusion : le peuple, la racine de la stabilité et du progrès
Le Gabon a besoin de dirigeants ancrés dans la réalité, conscients que sans le peuple, aucune gouvernance durable n’est possible.
Le peuple est la racine, la branche, et la sève de la République.L’oublier, c’est scier la branche sur laquelle repose tout l’édifice national.
Mais s’en souvenir, c’est construire un avenir où le pouvoir sert réellement ceux à qui il appartient : le peuple gabonais.
Par Justine Judith Lekogo
