Lors d’une interview accordée la semaine écoulée à nos confrères de RFI, le ministre délégué auprès du Premier Ministre, Franck Nguema a fait savoir à l’opinion, les véritables mobiles du limogeage du vice-président de la république, Pierre Claver Maganga Moussavou et du ministre d’Etat Guy Bertrand Mapangou.
Selon l’honorable ministre, les deux hautes personnalités seraient tombées en raison d’un manque de droit de réserve lié aux hautes fonctions de l’Etat. En effet, Pierre Claver Maganga Moussavou et Guy Bertrand Mapangou auraient dû observer le silence « après les communiqués de la présidence de la République et du gouvernement. » Le ministre délégué aux Forêts a souligné que le président de la République est très exigeant avec les hauts dignitaires et les membres du gouvernement sur le droit de réserve. « Les sorties inappropriées de Pierre Claver Maganga Moussavou et de Guy Bertrand Mapangou par communiqué de presse « ont entraîné une certaine gêne au sommet de l’État.»
L’ancien ministre de l’ex président français, François Mitterrand, Jean Pierre Chevènement disait : « Un ministre ça la boucle ou ça démissionne.» Et à l’homme fort d’Akanda de rappeler également, répondant aux questions de Christophe Boisbouvier : « Quand le gouvernement, à travers un communiqué, c’est-à-dire le Premier ministre, chef du gouvernement, a parlé, nous ses ministres nous restons dans le silence. C’est ça la solidarité gouvernementale. »
Sur un tout autre plan Franck Nguema a tenu à préciser lors de cette interview que l’éviction du vice-président de la république et de l’ex ministre d’Etat ne répondait aucunement à la logique d’un règlement de compte ou d’une quelconque chasse aux sorcières.
Sur la question de faux documents relatif à la signature d’une autorisation spéciale par l’ex ministre d’Etat Mapangou, le ministre délégué Franck Nguéma n’a pu ni infirmer, ni confirmer l’information, laissant aux enquêteurs le soin de faire leur travail.
Rappelons que l’interview de nos confrères de RFI avec le ministre délégué auprès du Premier Ministre était centré sur ce qu’on pourrait qualifié de kévazingogate à Libreville. Une rocambolesque affaire de trafic du bois précieux : le Kévazingo interdit d’exportation depuis le mois de mars 2018.
Les premiers éléments de l’enquête y relative ont conduit à l’interpellation de plusieurs hauts cadre de l’administration des douanes et du ministère des Forêts.
Le principal accusé dans cette affaire du côté chinois, François Wu reste introuvable. Dans une interview accordée à RFI, l’homme d’affaires chinois clame son innocence et remet en cause les premières conclusions du tribunal de Libreville.
Rappelons que le 1er juin 2019, le Procureur de la République, Olivier Nzahou a retrouvé 79 nouveaux conteneurs de bois dont 72 avec uniquement du Kevazingo sur un site au port d’Owendo. Quelques semaines plus tôt, il avait retrouvé 200 conteneurs de kévazingo parmi les 353 disparus.