« Heshima » est un mot shawili qui veut dire honneur. Les talentueuses femmes ont reçu les unes après les autres des trophées couronnant l’ensemble de leur carrière. Elles ont montré au cours de la cinquième édition du festival, leurs talents et leur savoir-faire.
L’Ivoirienne Nastou Traoré, de son vrai nom Nafissatou Traoré, comédienne, costumière, a présenté tout au long du festival deux films, parmi lesquels « Ton pied, mon pied ». L’actrice exerce ce métier plus d’une trentaine années et intervient dans plusieurs productions, dont « Bienvenue au Gondwana », « Première dame d’une demie journée », « Ma famille », « Ma grande famille », etc.
Nastou a remercié la directrice dudit festival, indiquant que c’est un grand plaisir pour elle de recevoir la récompense qui s’ajoute à l’ensemble de sa carrière.
Elle a lancé un appel aux hommes de soutenir ce festival pour qu’il représente le Congo mais aussi l’Afrique « Le cinéma en Afrique est très difficile, et pour nous les femmes, c’est encore plus difficile », a indiqué l’actrice.
Venue du Burkina Faso, la comédienne Georgette Paré, quant à elle, a été remarquée dans le film « Une femme pas comme les femmes » d’Abdoulaye Dao. « C’est une belle initiative, ce festival est l’un des festivals du continent qui traite véritablement les femmes professionnelles du cinéma, il est appelé à grandir avec le concours de tous. Je lui souhaite bon vent. J’invite les autorités congolaises à soutenir cette initiative », a-t-elle lancé.
Aïsha Yamav, une comédienne gabonaise née d’un père congolais, a été découverte par le public dans le film de Serge Abessolo « Si loin… Si près », projeté à cette occasion. C’est le premier festival auquel elle a participé. « C’est un honneur pour moi d’être décernée, de découvrir, d’apprendre et de réapprendre. Ce trophée me motive à aller de l’avant », a-t-elle laissé entendre.
Pour sa part, la Centrafricaine Prudence Maïdou, intervenue aussi dans le film « Bienvenue au Gondwana », a dédié son prix à tous les artistes de son pays, à la jeunesse centrafricaine, à tous les enfants africains et à sa mère.
Les Ivoiriennes Yvidero (de son vrai nom Yvonne Niaba) et Justine Christiane Eunice Zunon, Oscarine Mbikulu Lunzamba alias Tata Osca de la République démocratique du Congo et la Camerounaise Ruby ( de son vrai nom Yvonne Akono) sont comédiennes bloggeuse et youtubeuses. Ces femmes, découvertes via des réseaux sociaux, font la fierté du continent en racontant chaque jour des histoires à travers lesquelles elles sont reconnues.
« Ce festival est un vrai cadeau pour nous. Nous remercions Claudia Yoka, elle nous a permis de venir ici pour montrer notre travail qui n’est pas toujours reconnu. On ne nous considère pas comme des comédiennes, pourtant nous donnons du sourire aux autres. Ce festival a permis à ceux qui ne nous connaissaient pas de nous connaître, de découvrir nos talents et de nous propulser demain. Merci à Tazama qui donne l’opportunité aux femmes de pouvoir s’affirmer à travers le cinéma. Merci de nous encourager » ont- t-elles indiqué.
La directrice générale du festival Tazama, Claudia Yoka, a parlé d’une édition douloureuse. « Par ce qu’on n’a pas encore fini d’établir les bases qui représentent le cinéma dans la culture congolaise. Si les hommes n’ont plus la force, qu’ils laissent les femmes avancer, qu’elles prennent sur elles les patiences, mais plus de solidarité, de compréhension, de sérieux »
Il est temps que les réseaux sociaux et le cinéma africain se rejoignent pour donner quelque chose de nouveau pour aller de l’avant; les deux univers n’étant pas si différents. « Les cinéastes et les youtubeuses à mon sens font le même travail. Le déploiement du festival Tazama dans les quartiers a été évoqué mais on ne le fera pas tant que nous n’aurons pas nous-mêmes rempli nos salles, tant que nous ne prenons pas conscience que nous avons notre cinéma à créer, à refaire, à revisiter, peu importe les efforts consentis, je continuerai de me battre pour ce festival », a fait savoir la directrice.
Avec Adiac