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Franck Nguema, un double héritier politique

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En observant la lignée d’Obame Ndong Ambroise, père d’André Mba Obame et grand père de Franck Nguema, on peut affirmer sans le moindre risque de se tromper que la politique est vraiment une affaire de famille, presqu’une passion. Déjà du temps du premier président de la République gabonaise, on notait une relation particulière, dit-on, mystico spirituelle, entre Obame Ndong Ambroise et celui-ci.

Du père d’André Mba Obame, Léon Mba Minko en avait fait un conseiller privilégié. Nul doute que c’est cet attachement pour la chose politique qu’il transmit à son fils André dont la trajectoire et l’histoire dans ce domaine restent denses. En effet, c’est au lycée national Léon Mba, au cours d’une grève, qu’André Mba Obame va commencer ses premiers pas en politique. Ceux-ci vont retentir au delà des frontières gabonaises lorsque ce dernier militera en France dans diverses organisations à caractère politique. L’unique objectif recherché par tous les acteurs opposés au parti unique était le retour au pluralisme politique. Ce projet, disons le, ils l’ont bien réussi.

André Mba Obame comme bien d’autres animateurs de la vie politique et publique de notre pays furent pour la plupart des opposants au régime en place. Durant des années, ce jeune acteur fut un maillon fort d’une branche exilée du Mouvement de Redressement National (MORENA) aux côtés de Paul Mba Abessolo. Ce ne sera qu’à son retour au Gabon qu’il va quitter les grandes théories de l’opposition pour entrer dans la realpolitik avec le parti au pouvoir.

Imprégné de cette ferveur de changement, il crée le mouvement des rénovateurs avec d’autres jeunes dont Ali Bongo Ondimba. Cette appellation évocatrice montre bien l’état d’esprit qui les animait et qui démontrait que le vent du changement n’était pas la propriété privée des gens de l’opposition. Autrement dit, même dans le pouvoir en place de l’époque, de nombreux compatriotes ne partageaient plus le modèle de gouvernance imposé et enraciné par les caciques. Un bras de fer violent à l’intérieur du pouvoir s’établit alors entre les barons du régime et les jeunes pousses du pouvoir.

D’aucuns voyaient en cette stratégie une manière habile d’isoler l’opposition du jeu politique quand d’autres affirmaient que c’était une façon pour le pouvoir de se régénérer et de résister au vent du changement politique venu de l’Est.

Tandis que le combat houleux entre les caciques et les rénovateurs poursuivait son cours, dans toute l’Afrique, il était question de démocratie, de liberté d’expression, d’élections politiques pluralistes. Ce en quoi étaient réfractaires les acteurs de premier plan du parti unique. C’est pourquoi, à les voir aujourd’hui donner des leçons sur les principes démocratiques est tout simplement ubuesque.

C’est dans ce marasme politique qu’André Mba Obame a évolué au point de devenir un des nouveaux acteurs de premier plan du pouvoir d’Omar Bongo Ondimba. Il faut dire que, si les rénovateurs avaient fortement contribué à purger ou moderniser les mauvaises habitudes du parti unique, toutefois, ils ont brillamment échoué dans l’élan de développement qu’avaient initié les caciques. La bande de jouisseurs qu’ils symbolisaient en infestant le sommet de l’Etat, laissèrent le Gabon dans un état peu enviable. C’est déjà à ce niveau qu’André Mba Obame et ses compères ont failli. L’oraison funèbre politique d’Omar Bongo Ondimba en janvier 2009 en fait foi. A cela s’ajoute l’aveu d’André Mba Obame lorsqu’il affirmait qu’il détenait les clés de la fraude. Une attitude peu démocratique qui tranchait avec l’esprit originel ou original du concept des rénovateurs.

En fomentant les troubles dans le pays, en manipulant les syndicats, en stimulant des grèves, en emprisonnant des hommes libres aux langues aiguisées et aux plumes acérées, André Mba Obame a suffisamment fait l’actualité et démontré qu’il n’était pas qu’un enfant de chœur.

En juin 2009, il va rejoindre les rangs de l’opposition avec à son actif, un passé et un passif lourd voire même pesant pour la suite de son ambition. Lui le chantre des principes démocratiques, pouvait-il encore avoir la force de la jeunesse et la fougue d’antan pour déraciner un modèle de gouvernance qu’il avait lui même participé à bâtir et dont il n’était l’unique ouvrier? Pas très évident. Pour preuve, le système politique qu’il avait contribué à façonner a eu raison de ses nouvelles ambitions politiques. Cet état de fait est à différencier de sa mort physique.

De cette histoire et de cette trajectoire politique d’André Mba Obame, une chose au moins est restée constante: sa volonté et sa capacité à rechercher le dialogue ou les passerelles y conduisant. Qui ne se souvient pas de ses discours où il rappelait sans cesse « Ali Bongo est mon frère »? « Ceux d’en face sont nos frères », « Pas de violence », « Le sang des gabonais ne doit pas couler », « Nous on aime le Gabon, c’est pourquoi nous voulons une conférence nationale souveraine »… Toutes ces déclarations sont clairement des invitations à l’apaisement via le dialogue.

« C’est dire qu’en acceptant de travailler pour le Gabon aux côtés d’Ali Bongo, Franck Nguema n’a rien fait d’autre que revenir à ses premiers amours politiques et suivre la théorie politique défendue par son père André Mba Obame, le chantre de l’entrisme. En d’autres mots, la nouvelle orientation du combat politique de Franck Nguema n’est qu’un retour aux sources, lui qui a commencé ses premiers pas politiques dans les arcanes du pouvoir. De par sa mère, Angèle Ondo qui a été pendant des décennies un membre influent du parti au pouvoir dans le Woleu-Ntem, une province pourtant très hostile aux modèles politiques antidémocratiques », souligne le Verbe de Ngomo, notre source.

Aujourd’hui, bien qu’éloignée des questions politiques, nul doute que sa fine connaissance des différents acteurs politiques de son époque, qui peinent à passer le flambeau, sert de rempart à son rejeton qu’elle ne laissera pas à la merci d’hommes sans foi ni loi.

Qu’on veuille l’entendre ou pas, la trajectoire politique d’Ali Bongo Ondimba et celles d’André Mba Obame a une histoire commune. Ces deux acteurs des rénovateurs ont toujours nourri l’idée de parvenir au sommet de l’Etat. De ce fait, ils y ont habilement travaillé pour. Aussi, nous pouvons affirmer que l’un a toujours travaillé pour l’autre, et vice versa. Par conséquent, il est naturel qu’à l’heure de la récolte, ils puissent jouir du fruit de leur labeur. Ali Bongo Ondimba ayant réussi à épouser le fauteuil présidentiel se doit l’obligation morale de restituer le capital de l’investissement d’André Mba Obame qui est désormais sourd à tout appel. Qui mieux que son fils pour jouir de cet héritage pendant? C’est en cela que la justice spirituelle a favorisé la disposition de tous les éléments devant amener à rendre juste une situation que les évènements rapides de la vie ont visiblement corrompu.

De tous les fils d’André Mba Obame, on voit bien que c’est Franck Nguema qui semble être son héritier politique. Depuis sa campagne politique dans la ville d’Akanda à ses premières missions en tant que membre du gouvernement, on ne cesse d’entendre parler de lui. Dans un pouvoir régénéré, Franck Nguema a le devoir de corriger les tares de gestion de son père après avoir contribué à façonner l’image de celui qu’on affirme être le leader de l’opposition.

Comme il est dit « qui peut le plus, peut le moins ». Malgré les maigres moyens dont il disposait, Franck Nguema a réussi à maintenir en vie la chaine de télévision TV+, un héritage économique laissé par André Mba Obame. C’est dire qu’avec un peu plus de moyens, il fera en sorte que les regards des gabonais soient définitivement tournés vers la lumière du futur avec Ali Bongo Ondimba.

Franck Nguema a librement fait le choix de servir le Gabon autrement. Il devra alors, maintenant qu’il est en situation, s’armer d’un double objectif: tracer sa voie en gardant à l’esprit les enseignements de ses parents, André et Angèle. Puis, corriger les manquements qui ternissent leurs images respectives. Ce ne sera qu’ainsi qu’il assèchera les calomnies et autres caricatures de ses adversaires et contribuera à rendre le Gabon digne d’envie.

Avec le Verbe de Ngomo

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