Le Code du Travail gabonais en ses articles 19, 20, 21 est clair : les salaires des joueurs professionnels du championnat national de football sont dus par leurs employeurs : les clubs. L’Etat n’est pas l’Employeur des joueurs.
Après la CAN Gabon-Guinée Equatoriale 2012, la professionnalisation du football a été impulsée par le Président de la République Ali Bongo Ondimba, soucieux des jeunes gabonais voulant faire du football leur métier.
L’Etat a subventionné le National Foot D1 et D2 de 2012 à 2020 (8 ans) pour près de 40 milliards FCA (60 Millions d’euros). En juin 2019, lors que le Ministre Franck Nguema prend ses fonctions à la tête du département des Sports il trouve une dette sociale accumulée de la LINAF, les clubs, les joueurs, les entraîneurs et staffs, les officiels, avec des arriérés de salaires des joueurs pour les saisons 2016-2018.
La saison 2019/2020 a été arrêtée en mars 2020 suite aux restrictions du fait de l’apparition de la pandémie de la Covid-19. Pour s’assurer de la réalité de la dette sociale et de manière indépendante, en septembre 2021, le Ministre des Sports a commandité un audit au cabinet international Ernst Young, qui vient de rendre ses premiers résultats, qui laisse entendre que le travail n’est pas fini, afin que l’État puisse jouer son rôle « protecteur » des droits des citoyens.
« La dette sociale du championnat national de football professionnel est une problématique sérieuse, qu’il faut gérer avec beaucoup de sérieux et de prudence, et qui nécessite l’implication véritable et sincère de toutes les parties prenantes », a écrit le Ministre Franck Nguema, sur sa Page Facebook.
Le Gouvernement met tout en œuvre pour sauver la saison 2021/2022. La LINAF a établi un programme de travail avec les clubs de D1 et D2 pour un démarrage du championnat national de football professionnel le 14 mai 2022 qui s’achèvera le 31 juillet 2022, avec une formule de compétition en deux poules avec les 14 clubs de D1 et une poule unique avec les 10 clubs de D2.
Le mouvement d’humeur lancé par certains joueurs professionnels réclamant le paiement de leurs arriérés de salaires pour un montant déclaré au cabinet d’audit international Ernst & Young de 1,4 milliard de F.CFA, pour les saisons 2016/2017, 2017/2018 et 2019/2020, bien que légitime mais dépendant de la réconciliation des montants dus avec les clubs de D1 et D2 leurs employeurs, ne peut constituer un blocage au redémarrage du National Foot 2021/2022, car en droit le contrat de travail est libre et personnel, et parmi les 800 joueurs de football encore en âge de compétitir, une très grande majorité, veulent reprendre leur métier pour subvenir à leurs charges familiales, le temps qu’aboutissent le processus d’audit et de paiement de la dette sociale.
Rappelons, qu’en arrivant au ministère des Sports en juin 2019, Franck Nguema avait aussi trouvé l’épineux problème des arriérés de salaires et des droits sociaux des ex-agents des agences CNOGEMCNI et ANAGESIC, supprimées en novembre 2018, qu’il a résolu en 2020 grâce au soutien du Chef de l’Etat Ali Bongo Ondimba, à hauteur de 3 milliards de F.CFA. C’est dire, si le Ministre des Sports est rompu à la tâche, et la communauté du football le sait.