Accueil ACTUALITES Les assises sur le championnat national : le devoir de réalisme

Les assises sur le championnat national : le devoir de réalisme

PARTAGER

Au moment où le monde du football va se pencher une fois de plus mais pas forcément de trop, sur le vaste chantier de réflexion sur le championnat national de première et deuxième division, il convient de situer les enjeux d’une telle rencontre pour écarter ce gabono-pessimisme qui semble habiter ceux qui la qualifient à tort ou à raison de rendez-vous de trop.

Il ne sera pas éthique de ne pas justifier d’emblée la position des réfractaires qui s’appuient historiquement sur le manque de suivi voire l’application des recommandations antérieures issues de telles réflexions.Patrice Nziengui, René Ndemezo’o Obiang et plus proche de nous, Alain Claude Billié-By-Nzé ont emprunté la même démarche en vain.

Franck Nguema dans son approche, un peu aidé par la crise sanitaire, aura pris la décision impopulaire de surseoir à la compétition domestique donc créer le vide et l’envie pour susciter et mesurer l’intérêt.

UN DIAGNOSTIC IMPLACABLE

Les maux sont sans doute connus de tous. Les raisons sont liées. Arrêt intempestifs, absence des ressources financières, instabilité des clubs, spectacle peu attractif, mauvaise gouvernance, non maîtrise du calendrier.Bref, ceci explique cela et la liste est loin d’être exhaustive.

Il faut reconnaître que le championnat gabonais a survécu grâce à la volonté des hommes.Eux-mêmes comme une sorte d’instinct de survie ou un chauffeur obligé de rafistoler pour éviter d’être piéton, oubliant que quand les pannes s’accumulent, le véhicule finit par céder définitivement.

Les formules bricolées depuis 3 ans étaient plus pour le maintien du ventre que du sportif. Inutile de comparer avec la professionnalisation de 2012 qui constitue la plus grosse arnaque du siècle. Les acteurs de cette supercherie méritent la prison.

LES ATTENTES D’UNE COMPÉTITION MIEUX MAÎTRISÉE

Si le premier championnat qui a mis en place la première Ligue Nationale dirigée par Pierre Alain Mounguengui sur la base du contrat programme est souvent allé à son terme, c’est parce que les dépenses de l’hébergement et du transport étaient concentrées à la Linaf. Sans oublier que l’état versait une enveloppe de 750.000.000 fcfa à raison de 50.000.000 fcfa par club. À l’époque, les clubs puissants réclamaient déjà l’autonomie  avec un versement en deux tranches en vain. Si l’expérience a été appliquée dans l’environnement professionnel sans succès, l’Etat peut tirer les conséquences de cette mauvaise gouvernance et dicter les lois.

Ici, il s’agit de mettre en place des solutions pérennes pour une compétition peu coûteuse qui permettrait à l’organisateur de maîtriser son calendrier.

C’est d’ailleurs entre autres, cet exercice d’harmonisation avec l’international qui a conduit au professionnalisme. Il s’agira également de définir un modèle économique pour assurer la pérennité de la compétition sans interruption.

Créer le cadre pour faciliter la mise en place des partenariats public-privé

Tout cela passe par la qualité du produit. D’où la responsabilité des clubs qui doivent former et recruter des joueurs de qualité susceptibles de ramener le public au stade.

 

Plus qu’on parle de qualité, il faut garantir la promotion du produit, bien filmer selon les standards internationaux pour permettre aux partenaires de s’intéresser. Car, ne jamais oublier que les premières ressources de cette économie s’appellent les droits TV. Même si le débat n’est pas encore d’actualité au Gabon, encore à l’étape de l’exposition, qui sait, la CIV a eu le coup de pouce de Canal+ dont le Gabon fait partie des pays ayant plus d’abonnés.

Donc, le rendez-vous du Nomad va constituer la base de la rupture et adopter une nouvelle vision de la gestion de nos compétitions domestiques.

Pablo MOUSSODJI NGOMA

LAISSER UN COMMENTAIRE