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Tribune de Me Mayila : et après le Coronavirus !

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Me Louis Gastion Mayila

L’heure n’est plus au pessimisme, l’heure n’est plus aux pleurs et aux récriminations. L’heure n’est plus aux regrets. Tous les esprits libres, tous ceux qui ont l’esprit tourné vers l’avenir savent qu’il y a eu un avant Coronavirus.

La vie avait d’autres couleurs, d’autres saveurs, le monde avait d’autres perspectives, d’autres ambitions et une vision de notre avenir commun.

Après il y a eu le Coronavirus, avec son cortège de morts, de spéculations, d’accusations et des anathèmes sur ses origines. Les plus grands de ce monde se sont affrontés dans la recherche des causes et des solutions, en vue de son éradication.

Toutes les économies, mêmes les plus prospères ont souffert et souffrent encore des conséquences du Coronavirus. Des esprits parmi les plus avisés ont parlé de guerre et tout le monde s’accorde à le reconnaître. C’est donc une guerre mondiale contre un ennemi dont on ignore l’ampleur des armes dont il dispose.

Chaque pays était et est encore au front. C’est un défi qui est lancé au monde et que le monde doit savoir relever. Le Gabon notre pays était et est encore au front. Tout le monde déplore et c’est le moins qu’on puisse dire la façon dont nous avons pris part à cette guerre. La bataille du Gabon a été perdue et cela pour plusieurs raisons sur lesquelles nous reviendrons très bientôt.

Un pays désuni, un peuple qui se déteste avec un divorce consommé entre gouvernants et gouvernés. Toutes choses qui ne peuvent conduire qu’à la défaite.

Au Gabon la bataille contre le Coronavirus a été perdue. Notre peuple en sort ou en sortira encore plus divisé, plus affaibli, plus haineux et dépourvu d’amour. Les centaines de témoignages par messages, par vidéos et par photos sont là pour le confirmer.

C’est pendant les moments de grands périls qu’un peuple prend conscience de son besoin impérieux de concorde, d’unité et de son vouloir vivre ensemble. Même ce danger, ce grand péril n’a pas suffi pour rappeler ces valeurs à nos compatriotes.

Une jeune dame a eu cette interrogation qui devient mienne : « Mais comment le leur dire ? Comment leur faire savoir que le salut du Gabon est dans la réconciliation nationale ? »

Je me joins aux esprits éclairés pour poser la question suivante : Quel doit être le chemin à suivre pour le Gabon après le Coronavirus ?

Changer de paradigme c’est évident. Le gouvernement qui doit être constitué doit être identifié aux changements souhaités et attendus. Il doit être également identifié à la recherche de solutions innovantes, et avoir le souci de la confiance de ceux qui nomment, mais aussi et surtout de l’estime et de l’approbation de ceux auxquels ses décisions et mesures vont s’appliquer.

Mais comment le leur dire ? Comment leur faire comprendre que ce qui est attendu d’eux n’est pas leur bonheur, mais celui des Gabonais ?

C’est le moment de décréter une union réellement sacrée dans sa volonté, dans ses actes, dans ses orientations, donc dans ses gouvernances faites d’audace et de volonté de rassembler, d’unir et de rechercher l’adhésion. On ne gouverne pas par des défis répétés au peuple.

L’état d’urgence a été une volonté de protéger. Le confinement a été l’expression d’une défaite de l’intelligence et de l’imagination créative. On ne dit pas à un peuple qui a faim : «  Enferme toi, croise les bras, ouvre la bouche et tout tombera du ciel. » Mais le ciel en saison sèche manque d’eau et ne peut étancher la soif d’un peuple confiné, réduit à l’oisiveté et l’impuissance, que le confinement a rendu plus exigeant, ses besoins s’étant multipliés en proportions géométriques.

Partout on parle de deconfinement, pas au Gabon ! Pourquoi ? Faut-il ajouter foi et créance à ceux qui disent que le confinement cache autre chose, notamment la volonté d’affamer le peuple afin de lui proposer un deconfinement total contre une vaccination destinée à décimer les peuples d’Afrique ?

Nous sommes le Gabon avec nos faiblesses, nos insuffisances et nos contradictions. Rien de ce qui  peut convenir à un autre  peuple, ne peut être plaqué sur le Gabon. Mais nous soldats, notre devoir est de nous montrer disciplinés en suivant à la lettre les mesures barrières. Entre autres  se laver les mains régulièrement, ne pas s’embrasser, porter le masque, observer la distanciation physique, rester à la maison et respecter le couvre-feu. Notre salut en dépend Dieu a dit qu’une main invisible et inattendue viendra sauver le Gabon.

Nous connaissons tous l’état de nos hôpitaux malgré le dévouement de notre personnel soignant. Quand un oiseau n’a pas de plumes, c’est Dieu qui le protège du froid.

Personne au Gabon n’est responsable du Coronavirus. Personne ne doit donc être montré du doigt ou mis à l’index.  Critiquer la gestion de la pandémie en relevant les erreurs est une chose. Essayer de donner mauvaise conscience aux dirigeants en est une autre, qu’il faut s’interdire absolument. Il n’y a que ceux qui ne font rien qui ne se trompent pas. Mais ceux qui savent écouter peuvent éviter certaines erreurs qui causent tant de dégâts à des niveaux divers.

 

 

 

 

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