Sa parole est rare. Certains le comparent au Président Camerounais Paul Biya dont le silence est devenu une véritable philosophie politique. Le Président du Parti Socialiste Gabonais (PSG, opposition), Moussavou King a fait sa dernière sortie médiatique en 2016, lors de la présidentielle gabonaise dont il fut candidat. Notre rédaction a réussi à quelques heures de la Saint Sylvestre 2020 à lui arracher quelques mots. Entretien.
Le Gabon vient d’adopter une nouvelle Constitution. Bonne ou mauvaise initiative ?
Les députés et les sénateurs se sont entendus pour réviser la Constitution gabonaise. Ont-ils bien fait ou pas ? J’attends simplement pour ma part qu’on me dise que le Président de la République est inapte à l’exercice la fonction présidentielle pour que je m’exprime. Et à la suite je donnerai des consignes à chaque Gabonais. Pour moi le débat est clos pour l’instant. Je pense que Monsieur Mayila a eu raison de dire qu’il ne fallait pas faire autant de bruit pour si peu parce que, lorsqu’on ne peut pas empêcher quelque chose il vaut mieux se taire.
Depuis un peu plus d’un an on ne vous a pas vu sur la scène politique nationale. Homme de dialogue et de consensus, certaines langues affirment que vous avez basculé dans l’opposition dite radicale et qu’à plusieurs fois vous avez refusé la main tendue du gouvernement. Est-ce vrai ?
J’ai été à plusieurs reprises dans mon village à Guiétsou et j’aime travailler avec des gens qui sont conséquents, cohérents et constants dans la démarche. Je vous ai dit que je veux être Président de ce pays. J’ai été candidat à la présidentielle en 2005 et en 2016. Et lorsqu’on est à ce niveau de responsabilité on ne fait plus une chose et son contraire. J’ai demandé 4 fois l’audience à Ali Bongo ça ne m’a jamais été accordée. Et, je ne vois pas avec qui je n’ai jamais discuté dans ce pays. L’actuel Président de l’Assemblée Nationale et moi n’avons pas de mauvaises relations. La Présidente de la Cours constitutionnelle m’a déjà reçu dans son bureau. J’ai rencontré des ministres et je ne vois pas pourquoi on me collerait l’étiquette d’opposant radical.
Le Président Moussavou King a-t-il un agenda politique ?
J’ai les yeux rivés sur les décisions qui vont être prises au sommet de l’Etat dans les prochains mois et semaines, et c’est ce qui déterminera mon agenda politique.
