Le Président Oligui Nguema a été proclamé vainqueur de la présidentielle du 12 avril 2025 avec plus de 90% de suffrages exprimés.
Son élection, selon de nombreux analystes, est beaucoup plus le fruit de l’engagement du peuple et des partis et personnalités alliés à la Transition depuis plus d’un an. Pour battre campagne et fédérer toute l’énergie électorale, le Président Oligui Nguema a mis en place la plateforme le « Rassemblement des bâtisseurs ». L’idée n’était pas d’absorber les formations politiques et associations, mais de créer une synergie électorale inclusive. Chaque parti devrait reprendre sa liberté au lendemain du scrutin. Fort étonnement, à peine les résultats provisoires communiqués, on annonce la mutation du Rassemblement des bâtisseurs en parti politique et appelle à l’ouverture de l’enrôlement des militants, alors même que le Président élu n’a pas encore prêté serment. Pas une seule journée pour faire le bilan de campagne. Même pas 48 heures pour permettre au Président élu d’évaluer les rôles, noter ses collaborateurs. La toile s’empare du sujet et les critiques pleuvent. L’honorable Justine Lekogo, très connue pour son franc parler, tire la sonnette d’alarme.
« Il ne revient nullement à un membre de la coordination de proclamer la transformation de la plateforme « Le Rassemblement des Bâtisseurs » en parti politique.
Une telle initiative, aux implications majeures pour la vie démocratique de notre pays, relève exclusivement de la prérogative du Président élu, Brice-Clotaire Oligui Nguema, Président fondateur légitime de ladite plateforme.
Cette démarche s’inscrit dans une exigence de légitimité et de cohérence politique. Il est donc surprenant pour ne pas dire choquant qu’un responsable fraîchement installé s’autorise à endosser un rôle aussi décisif, au risque de faire de l’ombre au Chef de l’État lui-même. Un tel positionnement suscite, à juste titre, de vives interrogations au sein de l’opinion publique.
Le Président Oligui Nguema doit être reconnu comme l’initiateur du futur parti politique, non seulement pour des raisons symboliques évidentes, mais également afin de garantir la fidélité à sa vision, à ses valeurs, et à l’orientation politique qu’il entend insuffler à ce projet.
Par ailleurs, il paraît pour le moins incohérent de lancer des adhésions à un parti politique dont la création n’a, à ce jour, pas encore été officiellement actée.
Comment expliquer qu’à peine cinq jours plus tard, une assemblée générale soit convoquée ? Cette précipitation, difficilement justifiable, donne l’image d’un processus improvisé, désordonné, voire opportuniste. Elle compromet sérieusement la crédibilité d’une initiative qui, au contraire, devrait se distinguer par sa rigueur, son ambition fédératrice et son engagement pour le renouveau politique.
Il est donc impératif de prendre le temps de poser les fondations solides d’un mouvement inclusif, durable et véritablement représentatif de l’unité nationale.
Toute démarche précipitée risque de porter atteinte à la légitimité et à l’efficacité de ce projet d’envergure.
Enfin, il est pour le moins étonnant qu’une déclaration d’une telle importance ne mentionne à aucun moment que cette orientation viendrait du Chef de l’État lui-même seul habilité, en tant que président fondateur, à initier et incarner ce tournant politique majeur.
N.B: POURQUOI NE PAS ATTENDRE APRÈS L’INVESTITURE DU PR ÉLU ? »
Justine Lekogo
