Le président fondateur de l’Union pour la Nouvelle République, Louis Gaston Mayila vient de pondre sur sa page Facebook, une tribune républicaine dans laquelle il invite encore les Gabonais au surpassement et à la réconciliation nationale, aux fins de la reconstruction du vivre ensemble et de la prospérité partagée.
« Les Etats c’est comme nous les hommes. Ils naissent vivent et meurent. Quand ils sont malades il faut les soigner sinon comme tous les corps si nous ne soignons pas, ils meurent.
Le Gabon est malade, très malade, si nous ne le soignons pas, il va mourir. Pour ceux de mon âge, qui lisent, ont de la mémoire pour avoir vécu dans ce monde, ils se souviennent d’un pays qui s’appelait la Yougoslavie. Un Etat, tout ce qu’il y avait de bien, je dirais même prospère et qui a joué un rôle important dans ce monde sous la conduite du maréchal TITO.
Qu’on s’en souvienne pour s’en convaincre. Le mouvement des non-alignés. Eh bien la Yougoslavie et le maréchal Tito, y ont joué un rôle de tout premier plan dans la création et l’animation de ce mouvement. Aujourd’hui très peu sont ceux qui se souviennent de la Yougoslavie. Elle est née, elle a vécu et elle est morte. J’ai volontairement choisi un exemple récent contemporain, pour ne pas remonter dans l’histoire ou des exemples de naissance, de vie et de mort des Etats abondent. J’ai voulu faire simple, tout le monde n’a pas les mêmes lettres. Donc mes chers compatriotes, le Gabon notre pays qui est né et vit actuellement risque de mourir si nous ne faisons rien contre le mal qui nous ronge : la haine.
Beaucoup de Gabonais n’en sont pas conscients, même ceux à qui nous prêtons de l’expérience et même une certaine érudition, au regard de leurs états de services. Ils ne sont pas conscients du danger que court le Gabon et qu’ils font courir à notre pays, notre bien commun, notre mère. Je ne parlerai pas de mère patrie, car nous sommes tous autant que nous sommes incapables de construire une nation. Une nation gabonaise ! Alors comment on peut faire pour parler de nationalisme à des gens qui sont incapables, je dirai inaptes à construire une nation ?
Elle est où la nation gabonaise? J’ai donc la pudeur de ne pas m’interroger en me disant où sont les nationalistes gabonais ? Depuis 2015, à coups de conférences de presse, d’articles, des écrits chargés d’émotions, des mots qui ont perdu tous leurs vertu : j’appelle au dialogue, au dépassement de soi, à la réconciliation nationale.
Je constate, toute honte bue que J’ai chanté, j’ai joué la flûte sur la place publique, mais ceux qui devaient, m’entendre se bouchent les oreilles pour ne pas m’écouter. Alors le Gabon est entrain de mourir lentement, mais sûrement. Le Gabon se meurt. Ses enfants qui ne savent que se déchirer, se haïr pour mieux se tuer, le laissent mourir, occupés qu’ils sont, à se bâtir des chapelles d’exclusion, d’ostracisme où ils se nourrissent de haine cultivées savamment pour se forger des clientèles d’obligés… Où êtes-vous passés vous tous ? Paul, pierre, François, Jean et compagnie ? Vous qui hier encore, chantiez avec moi à l’unisson : ‘ ‘Pleure oh pays bien aimé’’.
Puis- je me permettre de vous rappeler que ce pays bien aimé c’est le Gabon ? Où diantre est passé cet amour que nous chantions dans des chapelles qui avaient pour noms la FEANF ou l’AGEG ? Qui a balayé de nos mémoires nos nuits du Gabon ou d’Afrique, que nous organisions en France, pour célébrer notre mère patrie? Oui Pierre Akendengue j’ai plaisir à citer ton nom, toi qui sur ta guitare africaine, chantait Afrique Obota, toi dont la hache mordait si bien le bois et qui aujourd’hui chante encore « Libérez la liberté ». Mais Pierre, leurs cœurs sont remplis de haine et de soif de vengeance, alors ils ne sont pas libres! Ils sont esclaves de ces haines de ces soifs de vengeances, dont les victoires se nomment : honte et désolation. Et avec des trémolos je dis : cher mon Gabon ne pleure pas. Il y a encore l’espoir d’une réconciliation nationale qui nous rendra notre liberté en libérant nos cœurs et nos esprits de la haine. Alors nous serons dignes d’être appelés des citoyens, des nationalistes et des patriotes, parce qu’ensemble, nous aurions su créer une nation gabonaise, une patrie d’hommes et de femmes sans haine ni rancune et qui n’ont que l’amour en partage. Je rêve moi de ce Gabon d’amour même si toi lecteur tu m’insulte et me presse d’aller au village parce que dans ta morgue, mes écrits t’agacent, mes vérités te dérangent. Mais hélas pour toi je suis encore là.
Cher mon Gabon, si tu meurs faute par nous d’avoir été à la hauteur pour organiser et réussir comme en Afrique du Sud, comme au Rwanda, comme au Kenya, comme en Côte d’Ivoire, la réconciliation nationale, cher mon Gabon ne pleure pas. Dieu pour qui rien n’est impossible saura faire naitre dans ces cœurs desséchés, mais remplis de haine le seul sentiment qui vaille : l’amour. L’amour de toi, l’amour de nous cher mon Gabon.
Tu ne mourras pas. Je refuse de porter ton deuil. Tant qu’il me restera un souffle de vie, je me battrai ! Sans haine, avec passion, en ayant pour armure, ce que tu m’as donné de plus cher : l’Amour de toi. »
Louis Gaston Mayila