Le président de l’UPNR, Me Louis Gaston Mayila a reçu le 2 janvier 2019, dans sa résidence de Montagne Sainte, une cinquantaine de partis politiques et de personnalités de l’opposition gabonaise.
La rencontre était très festive. Louis Gaston Mayila a offert un somptueux repas à ses hôtes. Le natif de Yombi en a profité également pour revenir sur l’actualité politique du pays, pour clarifier sa pensée.
« Vous êtes tous chez vous ici, je suis heureux de vous accueillir ici parce que nous sommes à la base d’une dynamique nouvelle. Nous sortirons de la crise sans fusil, sans matraque, sans cocktail Molotof, uniquement avec la magie du verbe, et la foi qui soulève les montagnes et qui fera en sorte que le Gabon lui aussi, comme le Rwanda, comme l’Afrique du Sud, la Côte d’Ivoire et le Kenya puisse s’en sortir par la discussion, par la cohésion de tous ces enfants.
Je ne suis pas toujours compris. On me traite de tous les maux. Je suis pour le retour du président de la République, je ne veux pas que le combat cesse faute des combattants. Je suis parmi les premiers à organiser les messes et prières pour le rétablissement de la santé du président de la république. Nous pensons en Bantou lors que l’un de nous est malade, surtout que lors qu’il ne s’agit que d’un adversaire politique et non pas d’un ennemi, que le devoir commande d’aller à son secours et de prier pour qu’il se remette. Le devoir de compassion, de parent et de fraternité nous oblige de nous sentir concernés par sa maladie.
J’ai dit à la chambre de commerce que le chef d’Etat étant malade, c’est le Gabon qui est un peu malade et nous aussi un peu. Cela dit, nous devons nous opposer à tous ceux qui veulent profiter de la situation pour mettre le désordre dans le pays. Nous devons dire non à ceux qui sont entrain d’échafauder des plans pour nous imposer une organisation qui viendra mettre le Gabon en mal. C’est ensemble que nous devons décider des actions à prendre pour maintenir notre pays dans la paix. .
Voila pourquoi je suis heureux de vous voir ici réuni ensemble pour continuer à élaborer, à échafauder cette dynamique de l’union qui a réussi ailleurs, cette dynamique de la réconciliation. On me demande : est-ce que les Gabonais sont fâchés entre eux ? oui, ils sont fâchés entre eux.
Ceux qui ne travaillent pas et qui ont des compétences et des diplômes sont fâchés contre ceux qui travaillent n’ayant pas des compétences et des diplômes. Ceux qui dorment dehors sont fâchés contre ceux qui ont des châteaux, ceux qui n’arrivent pas à manger une fois par jour, sont fâchés contre ceux qui mangent 6 fois par jour. Il faut se réconcilier.
La réconciliation nationale à mon sens c’est une action pour un idéal à travers des réalités. C’est ça la définition de la politique, la politique quand elle est un art, au lieu d’être une exploitation, est une action pour un idéal aux travers des réalités. Les réalités sont là, le chef de l’Etat est malade, c’est une réalité. Les Gabonais se plaignent de leurs dirigeants, c’est une réalité.
Les Gabonais veulent des changements. Nous nous battrons afin que ces changements arrivent avec la magie des mots, avec le verbe. Nous ne cèderons pas à la tentation la rue.
Il n’y a pas un peuple qui soit définitivement passif, ni un peuple qui soit définitivement lâche. Le jour où ce Gabon va comprendre la valeur de l’amour, de l’ unité que nous recherchons, nous trouverons des forces qui nous conduirons vers le salut. Je vous donne ma parole, nous ne resterons pas définitivement en crise.
Beaucoup de Gabonais sont avec nous et nous suivent et nous ne prendrons pas le risque de nous tromper sur des chemins glissants », a dit Louis Gaston Mayila à ses pairs.