Je viens de lire en retenant mon souffle, une brillante analyse contre la Réconciliation Nationale et l’auteur a l’excuse de n’avoir jamais discuté avec un des chantres de la réconciliation nationale que je suis.
Je ne détiens aucune vérité, je n’ai que des idées et des analyses à soumettre à la sagacité et aux analyses de mes compatriotes, ceux qui comme moi, cherchent les voies et moyens pour que ça change, et ça changera grâce à la Réconciliation Nationale.
Toutes les montagnes n’ont jamais accouché que de souris. Heureusement la souris c’est plus petit que la montagne et on peut parier qu’il faut attendre encore un peu pour qu’une montagne accouche d’une autre montagne.
Je félicite encore l’auteur de l’analyse contre la Réconciliation Nationale, car très fort, il a même réussi à identifier l’origine du mal qui ronge le GABON ; à le lire, l’origine du mal serait la bourgeoisie compradore qui ne veut pas céder la place à la nouvelle génération !!! Que nenni !!!
Regardez ceux qui aujourd’hui sont aux commandes du pays ! Très peu et je dirai à de très rares xceptions étaient aux affaires quand j’y étais. Et l’exception, c’est le chef de l’état, avec qui j’ai siégé dans plusieurs gouvernements de son père, et c’est très mince comme argument de voir dans cette bourgeoisie la cause de tant de maux !
Des réconciliations le Gabon en a connues ? Si l’auteur pense aux Accords de Paris, on peut le lui concéder, mais il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain… Moi qui ai négocié et signé ces Accords et siégé au gouvernement qui a été composé à la suite de ces Accords, je peux dire que le résultat est à saluer avec respect et humilité.
Le partage des postes c’est une exigence de tout gouvernement et de la démocratie ! Comment faire autrement ?
Je voudrais humblement souligner et signer que la Réconciliation Nationale telle que nous la proposons ne ressemble pas à ce que pensent beaucoup de compatriotes, c’est à dire une rencontre genre dialogue de tel ou tel lieu, où les gens viennent faire des discours, pour accuser ou se disculper, ce que tout le monde sait faire car le coupable c’est toujours L’AUTRE.
Je confesse que c’est difficile de se remettre en cause, de battre sa coulpe, de s’humilier croit-on a tort, en demandant sincèrement pardon, et ce n’est pas une preuve d’une quelconque culpabilité que de reconnaître que chacun de nous, a quelque chose à se faire pardonner.
Ce que nous avons fait ? Mais c’est ce qui a conduit ce pays là où il se trouve, et le constat est loin d’être reluisant, c’est de cela qu’il faudra parler et accompagner toutes les solutions et propositions d’une sanction du peuple souverain.
Mon silence que l’on me reproche souvent est un laboratoire où se forge les idées, des analyses et des orientations toujours à parfaire, et à soumettre au pouvoir d’action.
La réconciliation nationale c’est le seul débat dont nous ne pouvons pas faire l’économie.
Le pasteur Martin Luther King n’ayant pas eu le monopole du sommeil, il ne pouvait pas avoir celui de rêver. Alors laissez-moi à mon tour, faire le rêve de réconcilier le peuple Gabonais avec lui-même, avec son passé et préparer dans la sérénité son avenir.
C’est difficile parce que nous avons peur de nos propres démons et que nous n’avons pas encore essaye.
Je m’appelle Louis Gaston MAYILA