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L’inflexion du pape François sur les migrants

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Analyse. Le chef de l’Eglise catholique a, pour la première fois, affirmé qu’il était du devoir des gouvernants d’observer une certaine « prudence » et de procéder à des « calculs » afin d’évaluer avec justesse le nombre de migrants que leur pays est en mesure d’intégrer. Avec Lemonde.fr.

L’indignation demeure intacte, mais un brin de realpolitik a fait son apparition. Le discours du pape François sur la crise des réfugiés s’est enrichi d’une recommandation de doigté politique, mardi 1er novembre, à l’occasion de la conférence de presse tenue dans l’avion qui le ramenait de Suède.

Interrogé sur l’accueil que ce pays nordique réserve aux réfugiés, le chef de l’Eglise catholique a, pour la première fois, affirmé qu’il était du devoir des gouvernants d’observer une certaine « prudence » et de procéder à des « calculs » afin d’évaluer avec justesse le nombre de migrants que leur pays est en mesure d’intégrer, sous peine de le « payer politiquement ».

La montée en Europe des mouvements politiques hostiles aux migrants, le brutal revers électoral enregistré, début septembre, par la chancelière allemande Angela Merkel, dont le parti, la CDU, a été devancé par le parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD) dans le land de Mecklembourg-Poméranie-Occidentale, et peut-être même l’atmosphère xénophobe qui entoure le Brexit, ne sont probablement pas pour rien dans cette inflexion du discours de François.

« La mondialisation de l’indifférence »

Dès son élection, le pape argentin a fait de la crise migratoire actuelle l’un des thèmes centraux de son pontificat et du migrant la figure autour de laquelle s’articule aussi bien sa critique du système économique mondial que son discours sur l’écologie.

 

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