Attablés à la terrasse d’un café parisien dans le 8e arrondissement, profitant des premiers rayons du soleil francilien, Edouard Valentin, père de Sylvia Bongo, et Andrew Crépin Godwock, ex-ministre délégué aux Eaux et Forêts, ont été la nouvelle cible de la diaspora gabonaise, rapportent nos confrères d’ Africapostnews.com.
Décidés à faire entendre leur voix, les membres de la résistance gabonaise s’en sont une nouvelle fois pris à des personnalités proches d’Ali Bongo. Après Martin Boguikouma à New York, c’est au tour de de l’assureur Édouard Valentin, père de la première dame, de subir les foudres de la diaspora gabonaise.
La scène a surpris les autres clients du Concerto, compte tenu de la teneur des messages. Les badauds se sont d’ailleurs très vite agglutiné autour de la terrasse pour observer la scène. L’agression était essentiellement verbale. « Vous avez tué mon frère », « Bande d’assassins », ou encore « Vous êtes recherchés par la CPI ! » pouvait-on entendre. En effet, la Cour Pénale Internationale vient d’achever une mission de 3 jours au Gabon suite aux violences post-électorales d’août 2016. Certains manifestants ont également voulu interpeller les passants : « Vous êtes assis à côté des assassins » criait l’un d’eux.
Le propriétaire de l’établissement a tenté de s’interposer, en vain. Face à l’insistance des gabonais, la terrasse du bar-restaurant s’est rapidement vidée. Il aura fallu l’intervention des forces de l’ordre pour disperser les manifestants. Les deux personnalités visiblement choquées, ont finalement trouvé refuge dans l’établissement.
De nombreuses personnalités politiques gabonaises conspuées à l’étranger
L’altercation du beau-père du président gabonais et de l’ancien ministre s’ajoute à la longue série des confrontations entre des personnalités politiques gabonaises et leurs compatriotes à l’étranger. Le 4 juin dernier, à New York, le chef de l’état gabonais lui-même, en compagnie de sa délégation, avait reçu un accueil des plus salés de la part de ses compatriotes résidents sur place. Ces derniers avaient investi les abords de l’hôtel qui avait accueilli la délégation diplomatique gabonaise.
Huées, cris, injures, apostrophes avaient été lancés aux officiels gabonais. Martin Boguikouma, Directeur de cabinet de la présidence, avait été verbalement pris à parti par ses compatriotes. Deux jours plus tard, il avait porté plainte dans un poste de police new-yorkais, en compagnie de Michael Moussa Adamo, l’ambassadeur du Gabon aux États-Unis.
Au cours de son habituelle conférence de presse, le 19 juin 2017, le ministre gabonais de la Communication Alain Claude Bilie By Nze est revenu sur ces événements de New York. Après avoir précisé que les autorités gabonaises avaient déposé plainte, il a exprimé la volonté du gouvernement de ne pas laisser ce genre d’évènement perdurer. « Nous ne nous laisserons pas faire, l’État examinera la réponse à froid », a-t-il déclaré fermement.
Le ministre gabonais, visiblement exaspéré, a mis en garde les manifestants gabonais aux États-Unis. « Ces responsables qui sont agressés de par le monde ont des familles, ceux qui les agressent à l’extérieur également ont des familles au Gabon, ils doivent être très prudents. Il faut faire extrêmement attention de sorte que chacun soit responsable et que chacun réponde de ses actes ». A-t-il menacé !
Contacté dans la nuit par africapostnews.com, un membre du gouvernement affirme qu’une plainte a été déposée contre les « résistants ». Il a vivement condamné ce qu’il considère comme des actes violents contre des personnalités publiques. Par ailleurs, il s’est offusqué que chaque déplacement de responsables proches d’Ali Bongo à l’étranger donne lieu à une vendetta de la part d’opposants de la diaspora gabonaise.