Accueil ACTUALITES Le PDG n’était pas le mal, les visages du système le sont!

Le PDG n’était pas le mal, les visages du système le sont!

PARTAGER

Le véritable mal du Gabon n’a jamais été le Parti Démocratique Gabonais (PDG) en tant qu’entité politique. Ce sont plutôt les femmes et les hommes qui l’ont incarné, dirigé et utilisé comme instrument de pouvoir personnel, qui ont gravement compromis l’avenir de notre nation. Leur gestion hasardeuse, marquée par une corruption systémique, une gouvernance défaillante et un pillage méthodique des ressources publiques, a profondément affaibli l’État et appauvri notre peuple.

Aujourd’hui, un phénomène inquiétant se dessine : plusieurs de ces anciens responsables, désormais en rupture avec le PDG, cherchent à se repositionner au sein de nouvelles formations politiques, parfois même en s’alignant opportunément derrière le président nouvellement élu. Or, le simple changement d’étiquette politique ne saurait effacer des années d’impunité, d’échecs et de compromissions. Si ces individus intègrent le nouveau pouvoir sans remise en question profonde de leurs pratiques passées, ce n’est pas le PDG qui en portera les séquelles, mais bien le projet politique du président lui-même.

Paradoxalement, cette vague de départs pourrait offrir au PDG une chance de régénération. En se débarrassant de ses éléments les plus nocifs, le parti peut entamer une refondation morale et idéologique, recentrée sur les véritables aspirations du peuple gabonais : le développement durable, la justice sociale et la souveraineté populaire.

Le sursaut démocratique que notre pays a connu récemment doit être perçu comme un acte de libération mais aussi comme un appel pressant à la vigilance. Le peuple gabonais a ouvert les yeux ; il exige désormais des dirigeants intègres, compétents et porteurs d’une vision nouvelle. Il revient au président élu de comprendre que le changement profond attendu ne saurait se réaliser avec les artisans d’un système déchu. Il doit, dès aujourd’hui, s’atteler à former ses propres cadres, à bâtir une nouvelle génération de responsables politiques ancrés dans les valeurs de probité, d’engagement et de patriotisme.

Un Gabon nouveau ne se construira pas avec les méthodes du passé. Il a besoin d’hommes et de femmes neufs, loyaux à la République et non à leurs intérêts personnels. Il a besoin d’une gouvernance qui place le peuple au centre des décisions. Cette mission est exigeante, mais elle est à la mesure des espoirs que le peuple place en son nouveau président.

Justine Judith Lekogo

LAISSER UN COMMENTAIRE