La marche pacifique contre la présence de l’armée française annoncée pour le 24 mai par Gérard Ella Nguéma n’aura pas lieu ce mardi. Dans une correspondance datée du 10 mai et adressée à l’intéressé, le ministre de l’Intérieur y a opposé une fin de non-recevoir au non des accords de coopération et de défense qui lient le Gabon et la France, informe Gabonreview.
Président du Front patriotique gabonais (FPG) et président en exercice de la Troisième voie, deux forces politiques de l’opposition gabonaise, Gérard Ella Nguéma a sollicité le 6 mai une autorisation du ministère de l’Intérieur pour organiser, ce mardi 24 mai, une «marche pacifique contre la présence de l’armée française au Gabon» à partir de 11h, sur l’itinéraire Carrefour Camp de Gaulle-Alibandeng.
Au-delà d’un sentiment anti-français, il évoque une question de patriotisme pour justifier cette marche. Le 10 mai, le ministre de l’Intérieur a répondu à sa demande par un refus. Dans son courrier, Lambert-Noël Matha justifie son refus en rappelant à Gérard Ella Nguéma que «le Gabon, pays souverain, a ratifié un certain nombre d’accords avec la France». Notamment, «les accords de coopération et défense». «Toutes choses dont vous ne saurez vous arrogez la latitude de dénoncer dans le but de mettre à mal les excellents rapports qu’entretient notre pays avec la France», estime le ministre de l’Intérieur. Ce dernier a invité Gérard Ella Nguéma «en bon patriote», à l’observation de ces prescriptions.
En appelant à cette marche, loin d’un effet de mode dénotant un sentiment anti-français, Gérard Ella Nguéma justifie sa marche par une question de patriotisme, de défense de son pays, de sa Nation. Il soutient que l’errance de la gouvernance et l’absence de meilleures perspectives de développement du Gabon sont dues à la «situation d’asservissement, de soumission» dans lequel se trouve le pays vis-à-vis de la France qui consacre «la sacralisation de la présence impérialiste» au Gabon.
Source : Gabonreview