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Justice : l’étau se resserre sur Nicolas Sarkozy

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Ça ressemble à une série qui n’en finit pas et qui rebondit avec de nouveaux épisodes palpitants et passionnants.  Revoiciun la nouvelle saison de l’affaire Sarkozy-Kadhafi. Thierry Gaubert, ancien collaborateur de Nicolas Sarkozy, et intime de son lieutenant Brice Hortefeux, a reçu en février 2006 sur un compte secret aux Bahamas, un an avant l’élection présidentielle, une somme de 440 000 euros provenant des caisses du régime Kadhafi, selon une enquête de Mediapart. L’argent a transité par une société offshore de l’intermédiaire Ziad Takieddine, qui centralisait les opérations libyennes.

Un proche de Nicolas Sarkozy et de Brice Hortefeux a reçu en février 2006, un an avant l’élection présidentielle, une somme d’un demi-million d’euros provenant des caisses du régime Kadhafi sur un compte secret aux Bahamas, selon des documents bancaires dont Mediapart a eu accès. L’étau se resserre autour de Nicolas Sarkozy.

Saïf al-Islam Kadhafi, le fils du guide libyen , dans une lettre manuscrite de huit pages en arabe datée du 11 juillet 2018 adressée à la justice française , dont l’authenticité était  garantie par ses avocats britanniques, affirmait  que le gouvernement libyen avait  apporté à Sarkozy un soutien de 2 millions et demi d’euros remis en liquide par Bechir Saleh, alors chef de cabinet de Mouammar Kadhafi, à Claude Guéant, qui “serait monté dessus, appuyant avec ses pieds pour fermer [la valise]“. Plusieurs intermédiaires seraient intervenus pour permettre la signature de contrats entre la France et la Libye, notamment l’homme d’affaires franco-libanais Ziad Takieddine, en contact avec Abdallah Senoussi, chef des renseignements militaires, mais aussi des chiraquiens tels Mansous Ojjeh, franco-saoudien, chef du groupe TAG ou Alexandre Djouhri, ayant travaillé pour cette entreprise en Algérie.

Saïf al-Islam Kadhafi, “libéré” en juin 2016, a remis plusieurs documents à la justice française pour faire payer Sarkozy. “Il faut que Nicolas Sarkozy rende l’argent. C’est nous qui avons financé sa campagne et nous en avons la preuve“, déclarait-il en mars 2011 au début du conflit libyen.

Alexandre Djouri est ami de Dominique de Villepin, alors rival de Nicolas Sarkozy. Dans un premier temps, il oeuvre pour l’ancien Premier ministre, tentant de lui attacher le soutien du pouvoir libyen. Les tractations concernent notamment l’obtention par la Libye d’un réacteur nucléaire construit par Areva. L’accord se ferait par le “paiement du reliquat des sommes contractuelles conclues par la Libye pour la location d’un avion Falcon de fabrication française, propriété d’Alexandre Djouhri” qui utiliserait alors les sommes pour “verser des pots-de-vin aux proches du président Jacques Chirac, dans le cadre du soutien de la coopération avec la Libye“. Le gouvernement libyen a cependant fait le choix de soutenir Nicolas Sarkozy et Ziad Takieddine est dans un premier temps l’intermédiaire principal ; jusqu’à ce qu’Alexandre Djouhri ne l’écarte en se rattachant à Nicolas Sarkozy, selon le fils Kadhafi.

Le candidat Sarkozy aurait alors demandé 2 autres millions d’euros : en échange il ferait innocenter Abdallah Senoussi, condamné à perpétuité en France pour son rôle dans l’attentat de septembre 1989 au Niger ayant causé 170 morts dans le vol du DC 10 d’UTA. Saïf al-Islam Kadhafi affirme que cette somme a également été versée. Djouhri, devenu l’intermédiaire principal “menaçait, écrit Kadhafi, Bechir Saleh de mort s’il évoquait le soutien à la campagne de Sarkozy“. C’est lui qui se charge d’exfiltrer le chef de cabinet vers la France, puis le Niger et enfin l’Afrique du Sud tout en maintenant les menaces. Le premier intéressé “redoutait, peut-on ainsi lire, d’être assassiné à cause de cette histoire“. Il s’est fait tirer dessus en février dernier devant sa porte à Johannesburg et est depuis en réanimation dans un hôpital aux Émirats Arabes Unis. Alexandre Djouri a pour sa part été arrêté à Londres.

Lors d’un entretien téléphonique avec la correspondante à Tunis d’Africanews, filière d’Euronews, il félicitait les “juges français pour l’arrestation (sic) de Nicolas Sarkozy” contre lequel il disait avoir encore des “preuves solides“. Le fils du dictateur libyen, objet d’un mandat de la Cour pénale internationale (CPI) espère que l’ex-président français répondra devant la justice internationale de ces “crimes contre la Libye“. Il rappelle qu’Abdallah Senoussi “détient encore un enregistrement de la première réunion” entre son père et Nicolas Sarkozy.

Avec Coups Francs

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