Depuis quelques semaines via un arrêté du gouvernorat, nous apprenons la démission très curieuse d’Eugène Mba du Conseil Municipal de la Commune de Libreville, visiblement en violation des textes qui encadrent ce genre de situation.
La démission annoncée du maire de la commune de Libreville, Eugène MBA, apparaît donc pour beaucoup comme une énigme. L’intéressé lui-même n’a fait aucune communication à propos jusqu’à ce jour. Ce qui nourrit davantage le doute et accrédite la thèse d’un lynchage médiatique visant à préparer l’opinion à une forfaiture.
On ne peut que s’interroger pourquoi l’édile n’a pas attendu l’une des sessions ordinaires du conseil municipal pour rendre le tablier, comme le lui concède la loi organique no1/2014 du 15 juin 2015 relative à la décentralisation.
Selon les dispositions de l’article 32 de la loi, ‘’la démission d’un maire pour des raisons personnelles n’est recevable que lors d’une session ordinaire du Conseil municipal’’.
Et le législateur a pris le soin de faire en sorte que cette instance se réunisse deux fois par an, au 2ème et 4ème trimestres. C’est lors d’une de ces sessions que le maire est en droit de soulever le problème de sa démission.
Certains confrères de la presse locale, soutiennent d’ailleurs que le maire n’a jamais renoncé à ses fonctions, mais serait victimes des pressions, afin de rendre son tablier.
Dans son papier intitulé « Du rififi à la mairie de Libreville », le média Gabon Review par ‘’des disfonctionnements de l’Etat’’, ‘’ des effluves d’arbitraire’’ et de ‘’Liquidation d’amis peu dociles ou encombrants’’ évoquant cette affaire.
« Au vu de leurs fonctions respectives, les initiateurs de l’affaire Eugène Mba ont-ils compétence pour agir ? Pas si sûr. En revanche, leur implication jette une lumière crue sur les dysfonctionnements de l’Etat. Se voulant un Etat de droit, le Gabon ne peut se satisfaire d’une telle situation. Son fonctionnement ne peut obéir aux intrigues et manquements répétés à la loi. En démocratie, les relations reposent sur la légalité et la légitimité démocratique. Entre institutions, comme entre administrations ou entre gouvernants et gouvernés, ces notions doivent prévaloir », écrit le média avant de s’interroger : « Est-ce possible quand des personnalités nommées en imposent à des autorités élues ? Est-ce envisageable quand les lois sont systématiquement sujettes à interprétations spécieuses, exhalant des effluves d’arbitraire ? Ou quand les institutions habilitées se laissent tondre la laine sur le dos ? »
Ce qui se passe à la mairie de Libreville est surréaliste, du moins pour le moment.