Selon le président du conseil gabonais du patronat, Francis Jean, Jacques Evouna, il y a eu en 1 an, près de 4000 licenciements dans les PME locales, du fait du non payement par l’Etat de sa dette vis-à-vis des opérateurs économiques du pays.
Les PME gabonaises sont donc dans la traversée du désert. Beaucoup ont mis la clé sous le paillasson, alors que d’autres éprouvent de grosses difficultés à payer leurs personnels. « En l’espace d’un an, , il y a eu près de 4000 licenciements dans le secteur des PME », a fait savoir à notre rédaction, Francis Jean Jacques Evouna, président du conseil gabonais du patronat (CGP).
Selon le président du CGP, les difficultés de trésorerie des PME sont liées au non payement par l’Etat de la dette intérieure due aux petites et moyennes entreprises et laquelle s’élèverait à 82 milliards FCFA. « Nous devons mettre la pression sur le gouvernement, afin de rentrer dans nos droits », a-t-il déclaré avant d’ajouter : « L’enjeu est donc clairement, très distinctement, de remettre la société en mouvement, de rendre à chacun son droit à l’avenir, et d’agir sur tout ce qui entrave la mobilité sociale, en particulier les discriminations. Cet enjeu n’est pas technique ou technocratique, il est fondamentalement politique. »
Le secteur le plus touché par cette crise financière qui frappe les PME au Gabon est celui des BTP. « L’Etat nous doit beaucoup d’argent. J’ai fermé mon entreprise et mis à la porte plus de 30 employés. Nous ne savons plus à quel sein se vouer. L a situation des PME gabonaises est très alarmante en ce moment », a confié Félicité Ognanet, responsable d’une entreprise spécialisée dans la construction des bâtiments publics, rencontré par notre rédaction.
Conscient du fait que les difficultés de l’Etat, à solder la dette des PME est due à la crise pétrolière, le président du conseil gabonais du patronat encourage le gouvernement à accélérer le processus de la diversification économique, afin de « réduire la vulnérabilité du pays aux chocs économiques extérieurs.»
Le gouvernement s’est engagé à payer avant fin septembre une partie de la dette (18 milliards FCFA). « Mais rien n’est fait dans ce sens jusqu’à ce jour », déplorent les patrons d’entreprises dont certains affirmaient récemment, lors d’une réunion à Libreville, avoir vidé les comptes de leurs sociétés pour préfinancer les travaux publics. La CGP regroupe plus de 300 entreprises, rappelle-t-on.