Le vote par le Parlement gabonais du projet de loi sur la dépénalisation de l’homosexualité continue à susciter de l’indignation au sein de la classe politique.
Ce 7 juillet 2020, le Président du parti Les Démocrates, Guy nzouba Ndama, est sorti de son silence pour marquer son opposition et son indignation contre ce qu’il a qualifié d’atteinte aux valeurs traditionnelles. L’ancien Président de l’assemblée nationale refuse d’adopter une attitude passive face au ‘’renoncement à nos valeurs ancestrales et au tournant civilisationnel que le Gouvernement nous impose.’’
Une pétition pour dire non à la dépénalisation de l’homosexualité
Il annonce : « Convaincu qu’aucune loi ne devrait exister contre la volonté du peuple, notre formation politique choisit-elle de restaurer la volonté violée des Gabonaises et Gabonais. A cet effet, nous prenons l’initiative dès ce jour, de lancer une pétition nationale pour dire NON à la dépénalisation de l’homosexualité en terre gabonaise. Tous les patriotes, quel que soit le bord politique, voudraient à travers cet acte de résistance défendre l’intégrité de nos valeurs traditionnelles africaines et Bantu pourraient d’ores et déjà signer ladite pétition au siège de notre parti politique. Nous veillerons également à la répandre dans les 52 départements que compte notre pays. Pour ce faire, nous lançons un appel aux associations et à tous les corps intermédiaires susceptibles de faciliter la circulation de cette pétition à travers les 9 provinces. »
Le but de cette pétition selon Monsieur Nzouba Ndama « est de récolter massivement la désapprobation des Gabonaises et Gabonais sur une loi jugée inopportune et vécue comme une honte nationale, une honte aux yeux de l’opinion africaine. Il s’agira ensuite d’acheminer l’expression ou plutôt le désaveu populaire vers le Président de la République aux fins de lui rappeler sa responsabilité et ses devoirs vis- à- vis de la nation gabonaise aujourd’hui plus que jamais divisée. »
Atteintes aux valeurs traditionnelles
Le Président du parti Les Démocrates estime que ce que redoute l’opinion dans le projet de loi que vient de voter le Parlement c’est ‘’l’idée de dépénalisation’’ qui signifie qu’il faille dorénavant considérer l’homosexualité comme une ‘’pratique normale’’ et ‘’admettre l’exposition au grand jour de certaines attitudes vécues dans notre contexte africain et Bantu comme des atteintes aux valeurs traditionnelles. Tels que : le mariage des individus de même sexe, l’adoption d’enfants par les couples homosexuels, les scènes d’exhibition de cette orientation sexuelle à travers les Gay Pride et même la dérive vers les pratiques transsexuelles.’’
Pour Guy Nzouba Ndama, aucun village, aucune tribu du Gabon n’encourage l’homosexualité. Ni dans l’Estuaire, ni dans le Haut- Ogooué, le Moyen- Ogooué, la Ngounié, la Nyanga, l’Ogooué- Ivindo, l’Ogooué- Lolo, l’Ogooué- Maritime. Encore moins dans le Woleu- Ntem, terre de procréation par excellence et d’éloge au mariage coutumier viscéralement hétérosexuel.
Pratique contre-nature et abomination
Pour tout dire, argument le leader politique, ‘’le Gabon profond considère l’homosexualité comme une pratique contre-nature, doublée d’un caractère abominable voire ignoble et pervers. Nos coutumes sont nos coutumes. Nos traditions sont les nôtres et non celles des autres. Nous les assumons et gagnerons toutefois à les assumer comme les autres protègent et assument les leurs.’’
L’ancien Président de l’Assemblée nationale soutient que ce sont nos valeurs ancestrales qui structurent notre personnalité et constituent le fondement de notre être Bantu.