Guy Nzouba Ndama a célébré ce samedi le deuxième anniversaire des Démocrates, aujourd’hui le premier parti d’opposition au sein de la première chambre. Mieux, en annonçant cette semaine la création de sa propre coalition, l’ex-président de l’Assemblée nationale se positionne en vue de l’élection présidentielle de 2023.
Si le ton se voulait humble, l’ambiance, elle, était festive. Très festive. Il faut dire qu’il y a de quoi.
Les Démocrates, le parti de Guy Nzouba Ndama, a fêté samedi ses deux ans d’existence. En l’espace de quelques mois, l’ex-président de l’Assemblée nationale a réussi à en faire la première force d’opposition au sein de la première chambre, rapporte La Libreville. Le parti y compte neuf députés, auxquels il faut ajouter 35 maires et présidents de conseils locaux. Une jolie réussite à faire pâlir d’envie les autres formations de l’opposition, nettement bien moins loties.
Pour Guy Nzouba Ndama, l’appétit vient en mangeant
Mais l’appétit venant en mangeant, Guy Nzouba Ndama a aujourd’hui d’autres ambitions. « Se complaire dans cette place de première force de l’opposition républicaine qu’on nous rappelle à satiété, pourrait nous engourdir ; de même, cela reviendrait à dormir inopportunément sur des lauriers dont nous ne disposons pas encore et qu’il importe de tresser », a déclaré M. Nzouba Ndama lors de son discours.
Il faut dire que le président des Démocrates a été l’auteur de la principale annonce politique de la semaine : la création de sa propre plateforme, la Coalition démocratique de l’opposition, dont l’objectif est de le mettre sur orbite en vue de la présidentielle de 2023.
Guy Nzouba Ndama a pris de vitesse les autres opposants
Ce faisant, Guy Nzouba Ndama rompt l’unité de l’opposition scellée en 2016 mais qui avait, depuis plusieurs mois déjà, du plomb dans l’aile. Il prend ses distances avec Jean Ping qu’il avait soutenu lors de la dernière présidentielle. Il prend également de vitesse les autres opposants, prétendants à la magistrature suprême, à l’instar de Jean Eyeghé Ndong, d’Alexandre Barro Chambrier ou des responsables de l’Union Nationale.
Nzouba Ndama entend se démarquer des autres leaders, d’une part en travaillant sur le fond, c’est à dire sur des propositions répondant aux préoccupations quotidiennes des Gabonais (il laisse ses concurrents se focaliser de façon obsessionnelle sur la vacance présidentielle, ce qu’il considère être une grave erreur) ; d’autre part, suivant la même logique, en s’inscrivant dans une opposition « constructive ».
En privé, Guy Nzouba Ndama fustige la guerre de chiffonniers menée par les autres figures de l’opposition au pouvoir. Il ne tarit pas d’ailleurs de critiques à l’égard de l’appel à agir lancé par un collectif d’opposants qu’il qualifie de « gesticulation médiatique sans lendemain »
« Ceux qui attendent de notre parti qu’il puisse verser dans le discours injurieux, attendront longtemps », a martelé Guy Nzouba Ndama, tirant ainsi un trait définitif sur l’union de l’opposition. Au Gabon, l’après-Jean Ping a commencé.