Quid de la représentativité des politiques, de la société civile au sein des deux chambres du Parlement pour accompagner la Transition, depuis que l’Armée a accédé au pouvoir en renversant le régime d’Ali Bongo Ondimba ? Le Président du Haut Conseil des Acteurs non étatiques du Gabon, Nicaise Moulombi estime que le Parlement est d’abord l’affaire du politique et appelle les nouvelles autorités à rétablir le Conseil économique, social et environnemental pour permettre à la société civile de s’exprimer sans se confondre avec le politique, chacun jouant sa participation pour accompagner avec objectivité la Transition.
« Suite aux propos tenus par Madame Paulette MISSAMBO, Présidente du Sénat et Monsieur Jean-François NDONGOU, Président de l’Assemblée Nationale de la Transition, au sortir de l’Audience accordée par le Général Brice Clotaire OLIGUI NGUEMA, Président du CTRI, Président de la Transition, Chef de l’Etat, le Haut Conseil des Acteurs Non Étatique du Gabon appelle les acteurs de la société civile à la retenue, au respect, à l’humilité et au plaidoyer. », a déclaré Nicaise Moulombi.
Pour Nicaise Moulombi, il est tout fait « normal que le Président du Sénat exprime une vision politique en lien avec une institution pour laquelle elle a la charge de conduire, c’est-à-dire une institution politique qui doit être tournée vers les collectivités locales. Le Senat reste avant tout une institution politique. », et « Il en va de même pour l’Assemblée Nationale qui est une institution politique au service du peuple. Partant de ce constat, les propos tenus par les Présidents de ces deux institutions cadrent bien avec l’essence même du parlement. Ils ne visaient nullement à favoriser une composante au détriment d’une autre ou à exclure certains compatriotes au profit des autres. Au moment où nous parlons de la reconstruction de notre cher pays le Gabon, nous devons et nous avons l’obligation de cultiver un esprit d’apaisement, de dialogue, d’écoute. La consolidation des acquis doit se faire avec un triomphe modeste. », défend Nicaise Moulombi.
« Il est tout à fait normal que l’ensemble des acteurs soit associé et représenté dans tous les organes de la Transition. Le Chef de l’Etat, a pris le soin de rappeler à juste titre, que au CTRI (Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions, ndlr), il y’a ni majorité, ni opposition. Autrement dit, la transition doit se faire avec tous les acteurs politiques, pedegistes (militant du Parti démocratique gabonais, ndlr), majorité, alternance 2023, coalition du Président PING ainsi que la société civile. », a-t-il déclaré.
« Le Gabon qui tend à la félicité doit avoir des nouveaux acteurs politiques, de la société civile et des anciens. Tous sont des Gabonais et tous ne sont pas mauvais ou corrompus. », affirme Nicaise Moulombi, avant de déclarer que « la corruption se trouve parmi les partisans politiques et de la société civile, qu’on ne se trompe pas. Le Président de la Transition, Chef de l’Etat, fera avec tout le monde, ancien comme nouveau, avec la certitude que les choses ne seront plus comme par le passé. »
Afin d’accompagner la Transition, Nicaise Moulombi appelle à « l’urgence déjà formulée aux autorités de notre pays de réactiver le Conseiller Economique, Social et Environnementale, plate-forme indiquée de la société civile pour apporter sa pierre à l’édifice du Gabon nouveau que nous rêvons tous. C’est le lieu par excellence où s’expriment tous les acteurs de la société civile. »
Car selon Nicaise Moulombi, « L’engagement de chaque citoyen de notre pays doit permettre à la société civile d’avoir sa tribune comme ce fut le cas au sortir de la conférence nationale de 1990, avec une obligation que l’ensemble de textes en examen au parlement (au Sénat et à l’Assemblée Nationale) passeraient prioritairement au Conseil Economique, Social et Environnemental pour un avis qui sera obligatoirement examiné par les deux chambres du Parlement, annexé ensuite dans tous les rendus des travaux de deux chambres avant l’adoption desdits textes. »
« Je voudrais rappeler au passage que l’opposition gabonaise est en forte partie composée par les anciens pedegistes qui ont eu le mérite de refuser d’avoir été frustrés par les injustices de leur ancien parti. Et ceux qui sont restés ne sont pas moins méritants et tous corrompus y compris dans la société civile comme on l’entend ici et ailleurs. », a déclaré à titre de rappel Nicaise Moulombi.