Au Gabon, l’éducation est « sinistrée », le système éducatif malade et agonisant. Ce sont ces termes que le président de la république Ali Bongo Ondimba a utilisé le 16 août 2018, lors du traditionnel discours à la nation pour qualifier l’école gabonaise, qui a pourtant englouti entre 2012 et 2018, plus de 600 milliards FCFA.
« Au Gabon, l’Education, je n’ai pas peur de le dire, est sinistrée. Dans ce domaine, nous allons de Charybdes en Scylla ou, si vous préférez, de mal en pis. Des exemples ? Aucune mention très bien, ni aucune mention bien au baccalauréat cette année. De manière générale, les résultats 2018 du Baccalauréat sont à peine moins catastrophiques que ceux de 2017 », a dénoncé le chef de l’Etat gabonais.
L’éducation du primaire au supérieur en passant par la formation professionnelle constitue une priorité vitale pour le Gabon. Des sommes considérables y sont investies avec des résultats plus que médiocres au fil des années. C’est plus de 600 milliards de FCFA qui ont été dépensé entre 2012 et 2018 pour 800 000 bourses distribuées. Et pour quels résultats ? Non seulement le Gabon est l’un des pays en Afrique qui dépense le plus pour ses étudiants boursiers sans que les résultats ne soient au rendez-vous, mais en plus l’orientation pose problème : 70 % des bourses sont octroyées dans des filières littéraires ou dans les humanités alors que le pays a davantage besoin de former les jeunes gabonais dans les filières techniques, professionnelles ou scientifiques pour renforcer l’adéquation entre l’offre de formation et les besoins sur le marché de l’emploi.
« Notre système éducatif est en panne. Nous devons le réformer », a dit le président, avant d’appeler à sa transformation en profondeur « car tout doit être remis à plat. Des mesures fortes et immédiates seront prises… Il en va de l’avenir de nos enfants. Il en va de notre avenir à tous en tant que Nation. »
Tout d’abord, le président Ali Bongo sollicite une réforme des conditions d’obtention de la bourse. Celle-ci devrait désormais être attribuée sur la base de critères sociaux et académiques, autrement dit au mérite et en tenant compte des revenus des parents. Une limite d’âge pour la percevoir sera fixée. En outre, il sera tenu compte, dans la délivrance des bourses, des besoins de l’économie. En d’autres termes les bourses seront principalement octroyées dans des filières pour lesquelles les besoins en termes d’emplois sont nombreux.
Ali Bongo a annoncé également la mise en place dans les tous prochains jours d’une task force sur l’Education. Celle-ci sera chargée de faire des propositions fortes, concrètes et d’application immédiate, c’est-à-dire dès la rentrée prochaine. L’objectif ? Remettre le secteur de l’éducation à flot du primaire au supérieur, créer un lien entre système éducatif et le monde de l’Entreprise et revaloriser les filières professionnels et techniques.