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Le Gabon rejette la Résolution de l’Union européenne

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Lors d’une conférence de presse animée vendredi dernier à Libreville, le ministre gabonais de la Communication, Alain Claude Billie-By-Nze, a rejeté la résolution de l’Union européenne, laquelle remet en cause la légitimité du pouvoir en place et la crédibilité du scrutin ayant conduit à la réélection d’Ali Bongo Ondimba à la tête du pays.

Texte intégral du ministre :  

« Nous tenons à faire remarquer que certains parlementaires font preuve d’un activisme et d’un certain zèle que rien ne justifie. Apres avoir échoué aux Nations Unis, au Sommet de la Francophonie à Antananarivo et à Nairobi au Kenya, nous nous posons des questions sur cet acharnement manifeste. Les députés européens sont élus par les peuples européens, et n’ont aucun mandat des peuples africains pour s’arroger le droit de distribuer les bons et les mauvais points à moins de considérer que parce qu’ils sont Européens,  ils exercent une fonction morale sur la terre entière.

Nous réfutons ce comportement rétrograde que rien ne justifie. Le Gabon est un Etat souverain qui exerce pleinement ses droits et s’agissant de la coopération à travers l’Accord de Cotonou, nous allons examiner toutes les implications de cet Accord et nous déterminerons en temps voulu s’il est opportun de poursuivre cette coopération. D’ores et déjà, il nous faut rappeler que la coopération bilatérale ou multilatérale propose un intérêt mutuel, chacun doit pouvoir évaluer en toute sérénité ce qu’un accord apporte à son pays ou à son organisation. S’agissant de la coopération entre le Gabon et l’Union européenne, elle est manifeste à travers le Fonds de développement et l’Accord de pêche. Nous reviendrons sur l’accord de pêche au cours d’une prochaine conférence de presse.

S’agissant du FED, un regard comparatif par pays au titre du onzième (11) FED montre très clairement que le Gabon ne reçoit que la part congrue des aides apportées à l’Afrique, y compris, des pays dits à revenus intermédiaires. Ainsi, s’agissant de l’Afrique de l’Ouest, le Mali reçoit 403 milliards  de FCFA, le Sénégal, 228 milliards et la Cote d’Ivoire 179 milliards. En Afrique Centrale, le Cameroun reçoit 185 milliards, le Congo 67 milliards, quand le Gabon ne reçoit que 8 milliards de Francs CFA.

Au regard de cet examen comparatif qui montre que le Gabon reçoit la part congrue de l’aide européenne aux Etats africains, nous allons examiner les suites à donner à une coopération au nom de laquelle, certains voudraient s’arroger le droit d’attribuer les bons points et les certificats de démocratie ; lorsque l’on sait par ailleurs que la démocratie européenne traverse une crise de valeurs et que l’Union européenne elle-même traverse également une crise sans précédent avec le retrait de la Grande Bretagne par exemple. Et d’autre part la montée des extrémismes dans des pays majeurs où l’extrême droite raciste et xénophobe est aux portes du pouvoir. Sans oublier la démocratie parlementaire européenne secouée par des cas avérés de corruption des eurodéputés. Il serait donc souhaitable, avant de faire la leçon à un pays dont l’expérience démocratique n’a que 26 ans à peine, que chacun examine en toute responsabilité sa pratique démocratique et sa gouvernance.

En définitive, le Gouvernement de la République rejette cette résolution du parlement européen car, encore une fois, des parlementaires européens ne sont pas des représentants du peuple gabonais. Le Gabon a librement choisi la démocratie et l’état de droit comme cela est fixé dans ses textes fondamentaux. La pratique de la démocratie, dans le contexte des libertés individuelles et collectives, est une réalité avérée dans notre pays. La liberté de la presse est une réalité tangible.

Quant au dialogue politique, notre pays en a connu par le passé et le Président de la République n’a pas attendu une résolution votée par des députés revanchards pour appeler à un dialogue entre Gabonais, qui connaissent les réalités du Gabon et sont les mieux placés pour en discuter. Que certains essayent de transformer cette résolution, que nous rejetons, en une pseudo-victoire, est la preuve que lorsque l’on se noie, on peut s’agripper même aux ronces. »

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