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Sommet extraordinaire des chefs d’Etats de la Cemac : Les enjeux

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A l’invitation du Président Paul Biya, Président de la République du Cameroun, Un sommet extraordinaire des chefs d’Etats d’Afrique Centrale (CEMAC) se tient du 21 au 22 novembre 2019 à Yaoundé. Cette rencontre dont l’objectif est d’échanger sur les questions axées sur les réformes économiques notamment de la difficile équation du Francs CFA se penchera également sur les défis sécuritaires auxquelles font face les pays de la sous-région. Deux jours de réflexions où le chef de l’Etat Paul Biya, le président en exercice de la Cemac présidera la conduite des travaux.

Altérer les crises politiques

Avec des crises politiques multiformes, cette sous-région est en proie depuis quelques années au ralentissement de sa croissance économique globale impactée au Cameroun depuis pratiquement trois ans par une crise sociopolitique et armée dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest anglophones, qui remet en cause la forme actuelle de l’Etat, faisant ainsi planer sur l’ensemble du territoire, l’idée d’une sécession entre la partie francophone et la partie anglophone du Cameroun. Si les réactions à l’échelle internationale se succèdent, pour le Président Paul Biya, : “Seul le dialogue serein permettrait de trouver et d’apporter des solutions durables à ce problème d’où la convocation du 30 septembre au 4 Octobre 2019 derniers au Palais de Congrès de Yaoundé d’un dialogue national dont le principal objectif était d’apporter des propositions de solutions à cette crise qui perdure dans le pays. A cela s’ajoute la lutte menée par l’état camerounais depuis près de 7 ans déjà contre le terrorisme.

Les forces de défense camerounaises mènent dans l’extrême nord du pays, une guerre farouche contre les membres de la secte terroriste Boko Haram, qui selon des sources gouvernementales, a déjà fait plus de 2000 morts. Au Congo, Même si certains rebelles ont déposé les armes, le département du Pool fait face à de vives tensions entre le gouvernement et un groupe d’insurgés (ex-ninjas) commandé par Frédéric Bintsamou alias Pasteur Ntumi, qui conteste la légitimité du président Sassou Nguesso. Les affrontements entre les forces armées congolaises et les ex-ninjas ont poussé une partie de la population du Pool à l’exode. Plusieurs villages se sont vidés de leurs habitants et les combats auraient déjà causé la perte d’environ un millier de personnes.

Du côté de la Rca, les populations continuent de payer fort le prix du coup d’état de 2013, qui a plongé le pays dans une grave crise politique et humanitaire. Plus de 14 milices armées imposent leurs lois sur 12 des 16 provinces que compte le pays. Les opérations pour le maintien de la paix dirigées par les Nations Unies restent pour l’heure mitigées. Des crises qui selon certains observateurs sont les symptomatiques d’un probable essoufflement politique.

Quant au Tchad, il est confronté à la fois à une crise financière sans précédent et aux attaques de Boko Haram. Le président tchadien Idriss Deby Itno a été contraint d’entamer son cinquième mandat sous le signe de l’austérité. Le Tchad qui se trouve également au centre du Sahel, région qui, ces dernières années, est devenue particulièrement instable doit prendre en considération du côté de l’Est la crise soudanaise, au sud, celle de la Centrafrique, à l’ouest celle en cours au Cameroun et celle du Nigeria.

Conforter l’intégration sous régionale

Après le Tchad et la Centrafrique, le Congo, le Gabon, la Guinée Equatoriale et le Cameroun ont également approuvé la libre circulation des biens et des personnes au sein de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (Cemac). Désormais, Camerounais, Centrafricains, Congolais, Gabonais, Équato-Guinéens et Tchadiens pourront se déplacer dans l’espace Cemac sans visa pour des séjours n’excédant pas 90 jours. Une véritable révolution, quand on sait toute la réticence du gouvernement équato-guinéen à ouvrir ses frontières eu cours des dernières années. L’effectivité de cette libre circulation des personnes et biens en zone CEMAC entrevoient des lendemains meilleurs notamment dans la nécessité d’établir une complémentarité entre les économies de l’Afrique centrale, accélérer le chantier de la réalisation des infrastructures d’interconnexion et cheminer ensemble dans la conclusion d’un accord régional de Partenariat Economique. En somme accélérer effectivement le processus d’intégration sous régionale avec en prime une extension conséquente du marché et donc, un relèvement significatif de la compétitivité des économies nationales.

Asseoir la santé économique

Les pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale Gabon, Cameroun, Tchad,  République du Congo et Guinée équatoriale ont subi une série de chocs de grande envergure : une forte baisse des prix du pétrole dont les recettes en constituaient la principale ressource budgétaire, des conflits civils dans certains pays, des flux de réfugiés et des sécheresses. La croissance économique est au plus bas depuis 20 ans. Depuis 2016, le Fond Monétaire International est massivement intervenu dans quatre pays : Cameroun, Gabon, Rca et Tchad pour éviter une dévaluation de la monnaie commune. Reconnaissant l’urgence de la situation, les Chefs d’État se sont réunis en décembre 2016 à Yaoundé et ont décidé de rétablir les conditions nécessaires pour assurer la stabilité macroéconomique et la croissance au moyen d’efforts concertés. Ils ont aussi sollicité l’aide du FMI, et sont convenus que chaque pays n’appliquant pas déjà un programme appuyé par le FMI solliciterait d’urgence l’aide du FMI à leur ajustement. Mieux, ces mêmes pays ont adopté un nouveau mode opératoire pour leurs économies respectives en les plaçant désormais sous le prisme de la diversification sectorielle assortie d’une diversification partenariale.

Source : Agence de presse panafricaine

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