Alors que la reprise des cours pointe à l’horizon (13 juillet) dans les structures d’enseignement supérieur publiques et privées, la gestion financière de l’Université Omar-Bongo (UOB) entre l’année académique 2014-2014 et février 2020 est au cœur d’une enquête judiciaire ouverte par le ministère de la Lutte contre la corruption, révèle le quotidien l’Union.
« Nous payions effectivement les frais d’inscription par Airtel Money, les 9 000 FCFA comme demandé par l’établissement. Après, pour ce qui est des fascicules, on payait cher. Je ne sais pas si les instructions venaient du rectorat, mais je crois que cela venait plutôt des enseignants, car ce sont eux qui nous donnaient des fascicules pour en faire des photocopies. Et on payait jusqu’à 15 000 FCFA pour un seul document », renseigne un ancien étudiant de l’UOB sous couvert d’anonymat cité par notre source.
Après l’annonce de l’augmentation des frais d’inscriptions qui étaient brutalement passés de 9 000 FCFA à 35 000 FCFA, les étudiants de l’Université Omar-Bongo s’étaient insurgés en février 2019 contre le rectorat. « On a, bien sûr, été surpris par cette augmentation des frais. On nous demandait de payer l’inscription qui est à 35 000 FCFA par Airtel money, et par la suite l’établissement nous remettait un reçu, puis la carte d’étudiant. Il faut néanmoins rajouter qu’avec autant d’argent on a du mal à comprendre que l’établissement soit toujours aussi mal entretenu », ajoute une étudiante inscrite en 2016.
L’enquête en cours devrait permettre de faire toute la lumière sur la gestion financière de cet établissement. Des têtes devraient sans doute tomber.
L’UOB connait également d’énormes problèmes pédagogiques et structurels : attributions des notes arbitraires aux étudiants, copinage, le phénomène des moyennes sexuellement transmissibles, effectifs pléthoriques, trafic d’influence, manque de bibliothèques…
Le Ministre de l’Enseignement supérieur Moukagni Iwangou pourra-t-il sauver l’Université Omar Bongo classée parmi les plus médiocres en Afrique francophone en raison de l’ensemble des maux énumérés ? Sa nomination à la tête de ce département ministériel stratégique avait suscité quelques espoirs qui au fil du temps deviennent comme des fleurs du mal.